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2 min de lecture
Le Panthéon s'approche du million de visiteurs en 2022.
Crédit : AFP
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Elisabeth Borne, ministre de l’Éducation, a annoncé, ce mercredi 27 août, vouloir s’en prendre aux symboles qui empêcheraient les femmes de réussir, notamment dans les filières scientifiques. Sa cible : la devise gravée sur le fronton du Panthéon. Elle propose qu’une formule moins genrée puisse désormais orner la façade de l’édifice.
"Aux grands hommes, la patrie reconnaissante" : voilà, selon elle, la devise malfaisante. Celle qui empêcherait les femmes de réussir en sciences. Parce qu’en levant les yeux sur ce monument, on ne verrait pas, dit la ministre, "la société reconnaître pleinement notre place dans l’histoire". Ce serait le message contradictoire que "nous envoie la nation, qui nous aurait brimées". Car, explique-t-elle encore, "les jeunes filles se heurtent à des stéréotypes et finissent par renoncer à des carrières qui devraient leur être pleinement ouvertes". Et notamment les carrières scientifiques.
C’est donc pour ça que certaines seraient nulles en maths et qu’elles auraient du mal à devenir ingénieures. La faute au Panthéon !
Une belle excuse, surtout, pour ne pas trop se poser de questions sur l’état réel de l’enseignement scientifique en France. Et si cet enseignement est défaillant, ce n’est pas la faute des profs, mais bien des tombereaux de réformes absurdes qu’on leur inflige à chaque passage d’un ministre pressé de "laisser une trace".
Car l’idée ahurissante de Jean-Michel Blanquer de retirer les maths obligatoires du socle commun - idée qui nous a fait plonger dans les abysses des classements internationaux - est sans doute bien plus coupable dans l’édification de notre médiocrité en sciences que la devise du Panthéon.
De là à dire que les politiques cherchent surtout à se dédouaner à peu de frais… Il est en effet plus facile de s’attaquer à un symbole que de faire de vraies réformes. Plus aisé aussi de se trouver un bouc émissaire bidon que de se retrousser les manches.
Madame Borne veut pousser les femmes vers les sciences : elle a raison. Elle veut 5.000 jeunes filles supplémentaires dans la spécialité maths : elle a encore raison. Elle rêve de bataillons d’ingénieures : elle aurait toujours raison. Elle veut que de plus en plus de femmes - scientifiques, littéraires, artistes, politiques, entrent au Panthéon : encore et toujours raison.
Mais non, Elisabeth Borne a préféré le buzz. Alors, s’il faut vraiment changer la devise du Panthéon, voici une proposition qui aurait sa place :" Aux ministres sans œuvre, la patrie indifférente".
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