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Partition de musique (illustration)
Crédit : iStock / Getty Images Plus
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Si l'on étudie la musique à l’école c’est parce qu’elle est à la fois un mode d’expression des sentiments et la manifestation d’une appartenance à une communauté, qu’elle soit nationale, culturelle ou spirituelle.
Aujourd'hui, les programmes officiels parlent d'une "éducation du citoyen par la musique". Transformée en profondeur en 2008, l’éducation musicale à l'école ne consiste plus en cours de solfège ou de flûte. Elle s’organise désormais autour de deux notions : percevoir et produire, autrement dit, apprendre à écouter et à pratiquer.
Le chant notamment, mais aussi l’orchestre ou la musique assistée par l'ordinateur. Ceci posé, il ne s'agit pas ici pour moi de vous faire un cours de musique bien sûr, mais de répondre aux questions des enfants quant à la notation musicale. Les Grecs tenaient la musique pour un art majeur. On sait que Thémistocle, grand stratège athénien, était un homme brillant. Il déplorait néanmoins l’imperfection de son éducation car il ne connaissait pas la musique !
Le rôle essentiel de la musique dans le monde grec apparaît dans ses mythes: le plus fameux est celui d'Orphée, qui convainquit Hadès, le dieu des enfers de rendre à la lumière du jour son épouse Eurydice. Logiquement, la musique tenait une place prépondérante dans l'éducation des enfants et des jeunes gens. On la considérait comme indispensable pour former le caractère.
À Athènes, les enfants suivaient pendant trois ans un enseignement musical chez un cithariste. On leur dispensait vraisemblablement les rudiments de la pratique vocale et instrumentale, mais on ne leur apprenait pas à déchiffrer une partition : le citoyen athénien devait en effet être simplement en mesure de chanter et de jouer de la lyre, instrument réservé aux amateurs. La cithare, elle, était réservée aux professionnels.
Platon et Aristote ont longuement développé la théorie de l'influence de la musique sur les passions et sur la moralité. Ils distinguaient la musique qui relâche les mœurs de celle qui tend l'âme vers le bien de l'individu et vers celui de la Cité. Ils ont fait de l'éducation musicale une question politique et en cela, ils étaient absolument d'accord avec leurs contemporains: ils pensaient que l'État avait le devoir de veiller au maintien de la morale, et pour cela, de réglementer l'usage de la musique.
Platon proposait l'Égypte pour modèle : il souhaitait que soient fixés par des lois les chants qui sont absolument beaux et que ceux-là seuls soient appris à la jeunesse. Les anciens Grecs appelaient les mélodies de leurs chants des lois, indiquant par là que c'étaient des formules consacrées, auxquelles il était interdit de changer quoi que ce soit.
L'importance de l'art musical chez les Grecs anciens explique qu'ils ont été les premiers Européens, à partir du Ve siècle avant Jésus-Christ, à avoir tenté de coder la musique, notamment en utilisant un système alphabétique.
Au Ve siècle, le philosophe et pédagogue Boèce, qui est aussi l’inventeur du terme quadrivium pour désigner l'apprentissage de l'arithmétique, de la géométrie, de la musique et de l'astronomie, qui devait suivre le trivium (grammaire, dialectique et rhétorique) baptisa chacun des degrés de la gamme du nom d’une lettre de l’alphabet: A = la, B = si, C=do… Cette notation prévaut toujours dans certains pays, comme l’Allemagne ou les pays anglo-saxons.
Avant le XIe siècle, on
comptait sur la mémoire des
chanteurs qui connaissaient déjà la partition par transmission orale. On les
aidait juste par des petits signes, les neumes.
Puis, certains musiciens eurent l'idée de tracer au milieu de ces neumes une
ligne horizontale figurant une hauteur fixe, puis une 2e ligne, une
3e, etc. C'est l'origine des portées, qui comprennent cinq lignes, sauf pour les instruments à hauteur unique, comme les gongs ou les tambours…). Au début de chaque portée on indique la clé qui permet de savoir à quelle hauteur de note correspond chaque ligne: clé de sol, clé de fa, clé d'ut...
On doit les sept notes que l’on utilise en France, do, re,
mi, fa, sol, la et si au moine Guido d'Arezzo, au XIe siècle. Il a l'idée
d’utiliser des syllabes d'un hymne
liturgique fameux, l'hymne des vêpres de la fête de la naissance de Saint Jean-Baptiste. La première syllabe de chaque vers est le nom
d’une note. "Ut queant laxis resonare fibris Mira gestorum famuli
tuorum, Solve polluti labii reatum, Sancte Iohannes" : "Afin que
tes fidèles puissent chanter les merveilles de tes gestes d'une voix détendue,
nettoie la faute de leur lèvre souillée, ô Saint Jean".
L’ut a été transformé en do au XVIe siècle. En effet la syllabe do est plus facile à énoncer en solfiant, c’est-à-dire en prononçant le nom des notes. Elle est plus euphonique. Ce do pourrait être la première syllabe de Domine, Seigneur ou Dieu en latin. Le mot ut est cependant conservé dans les termes techniques ou théoriques. Ainsi, on parle de trompette en ut, de clé d’ut, de contre-ut pour le chant ou de concerto en ut mineur. L'expression "donner l'ut" existe encore. Elle est synonyme de "donner le la", c'est-à-dire donner le ton, l'exemple, entraîner à imiter son comportement.
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