Si l’astuce "on
prend les deux premiers chiffres du nombre et on ajoute un" fonctionne souvent,
il me semble qu’il n’est pas souhaitable de l’enseigner telle quelle aux élèves.
D’abord parce
que, comme toutes les astuces, elle a ses limites. Ensuite parce qu’elle n’explique
rien. Les enfants sont amenés à appliquer mécaniquement une méthode qui n’a pas de
sens pour eux.
Tout comme un
enfant entre dès sa naissance dans sa première année, la numérotation des
siècles commence au premier siècle. Il n’y a pas de siècle zéro, ni d’année
zéro d’ailleurs. Par conséquent,
l’an 8 par exemple, fait partie du premier siècle, qui court de l’an
1 à l’an 100.
Avec des enfants vous pouvez prendre cette analogie qui fonctionne bien en classe : "Lorsque tu es né, tu es entré dans ta première année. Maintenant que tu as 9 ans, tu es dans ta 10e année. Le comptage des siècles se fait de la même façon".
Embarquez avec moi pour un mini cours de numération : une date est un nombre, comprenant des unités, des
dizaines et des centaines. Oublions les milliers ici, nous n’en avons pas
besoin. Il suffit de déterminer
le nombre de centaines qui composent cette date.
L'année 496 par
exemple, celle du baptême de Clovis, peut se décomposer de la façon suivante : (4 x 100) + ( 9 x 10) + 6. Il y a donc quatre centaines dans ce nombre. En 496, il s’est
donc déjà écoulé quatre siècles entiers, plus 96 années même ! Nous sommes bien au cinquième
siècle.
Prenons
maintenant l’année 1454, celle de l’invention de l’imprimerie par Gutenberg.
Cette année peut se décomposer en (14 x 100) + (5 x 10) + 4. Il y a quatorze centaines
dans ce nombre, quatorze siècles écoulés plus 54 ans. Nous sommes indéniablement
au quinzième siècle.
L’astuce est
donc la suivante : on prend le nombre de centaines et on ajoute un. Car si
l’on se contente de dire aux enfants "prenez les deux premiers chiffres
et ajoutez un", on arrive à des aberrations du type : 496 et au
cinquantième siècle !
Il y a bien une exception, sinon ce ne serait pas drôle. La première année d’un siècle se termine par 1, puisqu'il n’y a pas d’année zéro. Donc la dernière est celle qui se termine par 00.
L'an 200 appartient donc encore au deuxième siècle, et non au troisième. Lorsque l'immense Victor Hugo, né en 1802, écrit "ce siècle avait deux ans, Rome remplaçait Sparte...", il commet une erreur: en 1802, le XIXe siècle n'avait qu'un an.
Profitons-en
pour faire un petit point de vocabulaire : les mots séculier et séculaire
sont des paronymes, des mots qui se ressemblent. Dérivés du latin saeculum, ils ont une étymologie commune mais n’ont pas le même sens.
L’adjectif séculaire signifie "qui se fait de siècle en siècle, de cent ans en
cent ans" ou "qui est âgé d’un ou de plusieurs siècles". Séculier lui,
s’oppose à régulier. Il s’est d’abord
dit des ecclésiastiques
vivant dans le siècle, c’est-à-dire dans le monde, avec les gens. Il est
aujourd’hui équivalent de laïque. On peut dire des traditions
séculaires, un arbre séculaire, mais une juridiction, un moine sont séculiers.
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