Dernière survivante connue du camp de Choisel et résistante communiste lors de la Seconde Guerre mondiale, Odette Nilès s'est éteinte ce samedi 27 mai à l'âge de 100 ans. Les hommages affluent, notamment de la part du Parti communiste français (PFC) qui a annoncé la nouvelle, ainsi que du président de la République.
"Odette Nilès représentait un siècle d'engagement et de liberté. Nous continuerons à porter son œuvre de mémoire", lui a rendu hommage Emmanuel Macron, sur Twitter. Hasard du calendrier, il s'agit du jour anniversaire de la création du Conseil National de Résistance.
De son côté, Fabien Roussel a également salué son engagement au sein du PCF. "Nous perdons une amie et une camarade que nous chérissions. La France perd une grande figure de la Résistance", a souligné le secrétaire national du parti communiste. "Elle n'a eu de cesse de transmettre aux enfants son histoire, notre histoire, et les valeurs de ces femmes et hommes à qui nous devons aujourd'hui notre liberté en tant que Nation", a-t-il ajouté.
Odette Nilès est née le 27 décembre 1922 à Paris. À partir de 1940, elle devient membre des Jeunesses communistes, où elle distribue des tracts et participe aux manifestations dès le début de la guerre. C'est en se rendant à l'une d'elles qu'elle est arrêtée par la police française, le 13 août 1941.
Elle est alors transférée au camp de Choisel, en Loire-Atlantique. Là-bas, elle y fait la rencontre de Guy Môquet, qui lui promet "un patin". Mais le résistant est fusillé le lendemain, le 22 octobre 1941 et ses derniers mots sont pour Odette : "Je vais mourir (...) sans avoir eu ce que tu m'avais promis", ce baiser. Pendant les trois ans qui suivirent, la jeune femme est déplacée dans trois autres camps, avant de réussir à s'évader, en 1944, du camp de Mérignac, en Gironde.
Elle rejoint la Résistance à Bordeaux et y rencontre son futur époux, Maurice Nilès, alors jeune commandant des Forces françaises de l'intérieur. Toute leur vie, les deux époux sont restés fidèles au PCF. Odette Nilès a notamment milité pour les droits des femmes, tandis que son mari fut député (1958-1985) et maire PCF (1959-1997) de Drancy.