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DOCUMENT RTL - Les confidences du résistant qui a révélé le massacre de soldats allemands en 1944
Edmond Réveil, un ancien résistant de 98 ans, a levé le voile sur le massacre d’une quarantaine de soldats allemands en juin 1944 en Corrèze. Il témoigne sur RTL.
Edmond Réveil, un ancien résistant de 98 ans, a révélé un massacre contre des soldats allemands en Corrèze, perpétré par la Résistance en juin 1944.
Crédit : Bertrand Frachon / RTL
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C’est un épisode de la Seconde guerre mondiale qui était resté secret jusqu’alors. Edmond Réveil, un ancien résistant, a révélé le massacre perpétré par la Résistance contre une quarantaine de soldats allemands et une femme française de la Gestapo, le 12 juin 1944 à Meyrac, en Corrèze. Cet homme, aujourd'hui âgé de 98 ans, s'est confié mardi 16 mai sur RTL. L'ancien résistant, qui a refusé de participer à la tuerie, garde un souvenir intact de cette journée de juin 1944. Ces soldats allemands, capturés à Tulle, doivent marcher à travers les bois sur plus de 70 kilomètres, sous haute surveillance des résistants des FTP (Francs tireurs partisans). Puis un groupement interallié, basé en Corrèze, leur donne l'ordre de les exécuter.
Chaque maquisard a alors pour consigne d'abattre un homme, explique Edmond Réveil. "Chaque homme tuait son homme", raconte-t-il. "C'est eux-mêmes qui ont creusé leur trou. Il y avait aussi une fille française de 20 ans qui a été tuée, parce qu'elle avait collaboré", ajoute l'ancien résistant.
"C’était œil pour œil, dent pour dent"
Le chef de ce groupe de résistants annonce alors aux prisonniers leur funeste sort. "Le capitaine leur a parlé en allemand, parce qu’il était alsacien, et leur a dit qu’ils allaient être fusillés. Sur les 54 prisonniers qui étaient présents, on a retiré les sept qui n’étaient pas allemands. C’était des Tchèques ou des Polonais", précise Edmond Réveil. Ce dernier, âgé de 19 ans en 1944, refuse de participer à la tuerie. "On était quatre ou cinq à refuser", se souvient-il.
L'ancien résistant voit alors un "impressionnant" charnier. "Ils ont été enterrés et on a mis de la chaux dessus. C’est resté secret jusqu’ici." Mais Edmond Réveil ne condamne pas pour autant ce massacre, alors que quelques jours auparavant 99 habitants avaient été pendus à Tulle. "Les Allemands ne respectaient pas la convention de Genève, on ne l’a pas respecté non plus. Eux ils n’ont pas hésité, ils ont tué 47 jeunes Français juste avant. C’était œil pour œil, dent pour dent", tranche-t-il.
"Il fallait que ça se sache"
Mais alors, pourquoi Edmond Réveil a-t-il décidé de révéler ce massacre ? "Il fallait que ça se sache", se contente-t-il d'avancer, sans s'étendre davantage. Et à la question de savoir s'il souhaitait soulager sa conscience, le vieil homme répond fermement : "non". Après toutes ces années, il assure être "le seul" témoin de cette tuerie encore en vie. "On ne pouvait pas faire autrement, malheureusement. Et ça peut se reproduire", prévient l'ancien résistant. "Je n’ai rien contre les Allemands, c’était la guerre. C’était eux ou nous. C’était une histoire humaine."
