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Usine d'Arcelor Mittal à Fos-sur-Mer en février 2023
Crédit : CHRISTOPHE SIMON / AFP
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Aujourd'hui, notre société est confrontée à un énorme défi, celui de la décarbonation, c'est-à-dire la baisse des émissions de CO2. Nous devons apprendre à faire différemment demain de ce qu'on a fait hier. Cette transition concerne notamment l'industrie, l'agriculture, les systèmes de transports et la rénovation des bâtiments.
Tout cela demande des compétences, certaines que nous avons déjà aujourd'hui. Dans l'artisanat du bâtiment, il y a des maçons, des charpentiers, des gens qui savent faire. Mais ce n'est pas le cas partout. Sur certains sujets en particulier, nous avons besoin de plus de personnes compétentes, comme par exemple pour poser des pompes à chaleur ou isoler des bâtiments par l'extérieur. Ce sont des compétences qui ne sont pas, aujourd'hui, disponibles en quantité suffisante dans notre pays pour être capables de mener à bien les plans de transition écologique.
C'est un véritable sujet dans l'industrie. En France nous avons la plateforme industrielle de Dunkerque et celle de Fos-sur-Mer, qui à elles deux représentent 50% des émissions industrielles de la France. Il y a là-bas beaucoup d'industries lourdes : de l'aciérie, de la chimie, de la fonderie, de l'électrolyse d'alumine. L'objectif fixé par l'État est de diviser par deux les émissions industrielles françaises au cours de la prochaine décennie. Cela demande d'avoir des professionnels compétents pour mener ces projets de décarbonation à bien. Il nous faut des personnes qui ont envie d'aller travailler dans l'industrie, ce qui n'est pas nécessairement très facile à trouver aujourd'hui.
L'agriculture fait également partie des secteurs en mutation. Lorsque nous avons mis au point au Shift Project le plan de transformation de l'économie française, nous avons évalué que pour décarboner l'agriculture, nous aurions besoin, dans les années qui viennent, de plusieurs centaines de milliers de paires de bras. Sachant par ailleurs que nous perdons énormément d'emplois en ce moment dans le domaine. Alors où trouver ces gens-là ? En ce qui concerne l'agriculture, les personnes compétentes existent ; il faut simplement augmenter leur nombre.
Mais il nous faut aussi des nouvelles compétences, par exemple dans toute la filière hydrogène, pour faire des électrolyseurs, ou pour faire de l'acier à l'hydrogène, nous avons besoin de professionnels qui ont des compétences pointues, nouvelles que nous n'avons pas nécessairement aujourd'hui.
Pour transformer et décarboner notre pays, il nous faut répartir l'emploi différemment. Un des angles morts des politiques publiques en général, c'est justement la disponibilité future des compétences. Les pouvoirs publics sont toujours très prompts à annoncer des milliards correspondant à des investissements. Mais on ne voit jamais des annonces sur la façon d'organiser la mutation de l'emploi. Il faut que l'on soit sûr que les besoins que nous aurons demain, sont bien en train d'être préparés aujourd'hui. Malheureusement, nous n'y pensons pas assez.
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