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Mac Lesggy explique pourquoi la rénovation énergétique de nos logements a des limites

Ce dimanche matin, Mac Lesggy parle de la rénovation énergétique de nos logements, car sur ce sujet, la science a des choses à nous dire !

La rénovation énergétique des logements est un des grands chantiers du gouvernement
La rénovation énergétique des logements est un des grands chantiers du gouvernement
Crédit : AFP / Archives, Pierre Andrieu
Mac Lesggy explique pourquoi la rénovation énergétique de nos logements a des limites
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Mac Lesggy - édité par William Vuillez
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On réclame de grands plans pour accélérer la rénovation énergétique de nos maisons et à la base cela semble une mesure de bon sens. Un logement mal isolé, c’est une passoire thermique, une bonne partie de la chaleur produite par le chauffage s’échappe vers l’extérieur, du coup, on chauffe plus, et on augmente notre empreinte carbone. On croit souvent que la chaleur s'échappe par les fenêtres mais en fait non ! La chaleur a tendance à monter, et donc les combles et le toit c’est 25 à 30% des pertes de chaleur d’une maison. Viennent ensuite les murs 20% et enfin seulement les portes et les fenêtres 15%, en moyenne.

Donc quand on veut isoler sa maison, on commence par isoler les combles, en deuxième lieu les murs, et si besoin on remplace portes et fenêtres par des modèles récents en double ou triple vitrage. Dans ces domaines techniques, comme souvent, il faut se méfier des idées reçues, et c’est à la méthode scientifique de trancher. Or, des chercheurs de l’Université de Cambridge ont publié en janvier dernier une étude sur la consommation d’énergie de logements, en l’occurrence chauffés au gaz, avant et après rénovation thermique !

"L'effet rebond"

C’est une étude sérieuse, qui porte sur 55.000 logements suivis plus de 15 ans en Angleterre. Les chercheurs ont constaté que la consommation de chauffage, dans un premier temps, diminue après la rénovation. C’est logique ! Mais ce qui l’est moins c’est que cet effet disparaît très vite. Dans les logements nouvellement isolés, la consommation d’énergie redevient identique à ce qu’elle était avant rénovation au bout de 2 ans en cas d’isolation des combles, de 4 ans en cas d’isolation des combles et des murs !

Les chercheurs sont prudents : une des hypothèses et qu’après s’être privé de chauffage et avoir eu froid dans leur logement, les habitants se rendant compte que leur chauffage est maintenant plus efficace, remontent celui-ci. C’est ce qu’on appelle "l’effet rebond".


Au vu de cette étude, il n’y a pas de quoi être très optimiste. Tous ces logements au Royaume-Uni sont chauffés au gaz, et donc au bout de 2 ans à peine, la consommation de gaz est revenue à son niveau d’avant. Pour les émissions de CO2 dans l’atmosphère, ces rénovations n’ont donc servi à rien.

Mais alors que faudrait-il faire ?

Eh bien, si on veut économiser le CO2, et toutes considérations économiques mises à part, avant d’isoler les logements, il serait peut être plus utile d’investir dans du chauffage décarboné, autrement dit remplacer les chaudières gaz ou au fuel par des chauffages ou des pompes à chaleur électriques. Car l’électricité en France, a un gros avantage, elle provient vous le savez principalement de sources bas carbone : nucléaire, barrage, etc.

Oui mais on gaspillerait de l’électricité dans des logements mal isolés, et puis bien chauffé ou non, un logement mal isolé n’est jamais très confortable. Il faut de l’isolation, mais on le voit, tout miser sur la rénovation énergétique, sans électrifier le chauffage de nos maisons n’est pas un bon calcul, si on veut dans ce domaine, diminuer notre empreinte carbone !

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