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Climat : Jean-Marc Jancovici explique pourquoi et comment il faut décarboner l'industrie lourde

Au chevet de notre planète, tous les samedis matin sur RTL, Jean-Marc Jancovici évoque ce samedi la décarbonation de l'industrie lourde.

Les hauts fourneaux de l'usine Arcelor Mittal de Grande-Synthe, à l'est de Dunkerque (illustration).

Crédit : FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Climat : Jean-Marc Jancovici explique pourquoi et comment il faut décarboner l'industrie lourde

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Jean-Marc Jancovici

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Récemment, les Allemands ont indiqué qu'ils allaient mettre 50 milliards d'euros sur la table pour décarboner leur industrie lourde. Les Français estiment les besoins à 30 milliards. L'industrie lourde, c'est la partie du secteur industriel qui fabrique les matériaux de base. C'est la production de l'acier, qui représente dans le monde un quart des émissions de gaz à effet de serre de l'industrie toute entière. C'est la production de ciment, qui représente aussi un quart des émissions. Et enfin, c'est la chimie, où on fabrique des matériaux de base, du plastique en particulier, qui émet aussi un quart des émissions de l'industrie. Donc, l'industrie lourde, dans le monde comme en France, c'est trois quarts des émissions de l'industrie.

C'est absolument nécessaire de faire en sorte que ça émette moins d'émissions. Il y a des procédés techniques qui peuvent permettre d'y parvenir. Si on prend l'exemple de l'acier, aujourd'hui, ça commence par un haut fourneau. On y met du minerai de fer et un charbon métallurgique. Les deux réagissent, ça fait de la fonte d'un côté et du CO2 de l'autre, beaucoup de CO2. Il y aurait un procédé qui consisterait à enlever l'oxygène du minerai de fer avec de l'hydrogène, qui devrait être produit avec de l'électricité décarbonée. Ce genre de choses sont techniquement possible. Il y a des moyens de faire techniquement des matériaux de base en émettant beaucoup moins de CO2. 

Des efforts du côté du consommateur

Ça va aussi passer par le consommateur. Quand on regarde le temps qu'il nous reste pour baisser très fortement les émissions de gaz à effet de serre, on se rend compte qu'on n'ira pas assez vite juste avec des dispositifs techniques. Ça demandera trop de temps de tout changer, tout transformer. Il va aussi falloir qu'on soit un peu plus modéré sur notre consommation d'acier, de plastique et de ciment. Prenons l'exemple du ciment. Aujourd'hui, en France, on construit chaque année deux fois plus de logements qu'il n'y a de création de nouveaux ménages. On pourrait peut-être aménager le territoire de façon un peu différente et juste consommer un peu moins de ciment aussi. 

Chaque année, 30% du plastique qu'on produit sert à faire des emballages. Peut-être qu'on peut accepter d'aller au marché avec des paniers, d'avoir un peu moins d'emballages, etc. Du reste, on va supprimer les emballages à usage unique en France en 2040. Donc il va y avoir aussi un effort du consommateur, des intermédiaires. Il y a quand même quelques petits sujets sur lesquels il va falloir qu'on se penche à titre individuel aussi. 

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