Maraîchers et arboriculteurs cherchent main-d'œuvre désespérément. Même la main-d'œuvre étrangère devient rare, à tel point que certains sont obligés de détruire une partie de leurs cultures. C'est le cas de Marie Dumont, qui cultive des asperges en Charente-Maritime et qui a dû en jeter une partie. "On n'a pas pu les cueillir parce qu'on n'avait pas assez de main-d'œuvre. On a calculé, c'est à peu près dix tonnes", nous dit-elle évoquant une grosse perte économique.
"C'est pas catastrophique non plus parce qu'on a d'autres cultures, mais bon ça fait mal dans la mesure où c'est notre bébé, c'est notre entreprise. On est toujours dessus, et quand on voit mourir sa culture, ça fait mal. Nous, on aime la terre, on aime notre métier, enfin on l'aime beaucoup moins maintenant. Parce que quand on voit ça, on est un petit peu dégoûté", ajoute l'agricultrice.
"Je me dis qu'il y a quand même des chômeurs, les RSA, tout ça, on offre un travail et il n'y a personne qui veut travailler. Heureusement qu'on a des étrangers pour travailler. (...) On a appelé Pôle emploi, on n'a eu qu'un seul candidat qui a chipoté pour 35h par semaine. Il y a dix ans, je faisais des forums, on avait 300 candidats, on avait le choix. Je pense que les Français ne veulent plus travailler", dit-elle.