Cyber-islamisme : comment contrôler ce qui est diffusé sur Internet ?
ÉCLAIRAGE - Depuis l'assassinat de Samuel Paty vendredi dernier, de nombreux regards se posent sur le rôle des réseaux sociaux dans la radicalisation de certains individus.

Les jours précédents la mort de Samuel Paty, le vendredi 16 octobre, des messages et des vidéos appelant à la suspension du professeur d'histoire ont largement été relayés sur les réseaux sociaux. Pire encore, un message sur Twitter a permis au terroriste de revendiquer son acte et de publier une photo ignoble de la victime.
Aujourd'hui, il est très difficile de contrôler ce qui s'échange sur Internet. C'est ce que prévoyait le projet de loi porté par Laetitia Avia, retoqué par le Conseil constitutionnel parce qu'elle porte atteinte à la liberté d'expression. Contrôler les messages et mettre fin à l'anonymat sont contraires à cette liberté.
Concernant les messages, il s'agit du rôle des internautes de faire un signalement. Il peut se faire sur le réseau social concerné ou à la police, via la plateforme Pharos, qui ont notamment supprimé plus de 3.000 contenus et déférencé 1.000 sites depuis le début de l'année d'après Marlène Schiappa, invitée sur RTL.
Des suppressions complexes
Certaines associations reprochent à Twitter de ne pas supprimer assez vite les contenus haineux. Selon l'article 6.1-2 de la loi pour la confiance numérique, le réseau social doit agir "promptement". Or, le message du terroriste avec la photo de la tête décapitée est resté au moins 2h en ligne, une éternité à l'échelle des réseaux sociaux.
La vidéo qui pointait Samuel Paty du doigt, qui a circulé sur YouTube, n'a jamais été supprimée par des modérateurs. Son contenu n'entre pas dans le champs d'action de la loi. Il n’y a pas d’incitation directe à la violence. C’est toute la subtilité, où selon de quel point de vue on se place, toute la perversité de ce type de vidéo.
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