On encourage, de nouveau, le télétravail dans les zones rouges. Mais il sera différent du mois de mars. On passe d'un télétravail d'urgence en mars à un télétravail institutionnalisé aujourd'hui.
Vous aviez 10% de salariés qui travaillaient de chez eux fin août. On est remonté à 15% en ce moment, ce qui reste un niveau très bas par rapport à nos voisins. Toutefois, on est en train de modifier durablement l'organisation du travail. La mutation est plus profonde et plus rapide qu'on ne pense.
On est en train de sortir du dogme français du temps de travail hebdomadaire. Si le télétravail se développe, on sera évalué sur notre capacité à exécuter un certain nombre de tâches dans une semaine, peu importe à quelle heure on les fait. On s'oriente donc vers une annualisation du temps de travail. On oublie les 11 heures de repos hebdomadaires entre deux journées. Ce n'est pas un hasard si les géants américains du numérique (Oracle, Facebook, Google...) ont basculé massivement en télétravail.
Je pense que les partenaires sociaux sont un peu dépassés par le phénomène. Vous avez 200 à 250 accords de télétravail en entreprise qui sont en cours de finalisation, selon l'Association Nationale des DRH, mais l'accord cadre national n'est pas près de voir le jour. Et c'est vrai que c'est plutôt une discussion qui doit se faire en interne aux entreprises au plus près du terrain.
Mais les syndicats ont raison de veiller au grain pour garantir le droit à la déconnexion le volontariat, la possibilité de revenir en arrière. Simplement, sur l'organisation : le télétravail porte en lui-même la remise en question du temps de travail.
Oui sans doute, et il faut être vigilant sur ce point. Vous avez deux perdants potentiels avec le télétravail : les jeunes et le CDI. Les jeunes parce que c'est plus difficile de s'intégrer dans une culture d'entreprise, de se faire une place quand vous n'avez plus le tutorat des anciens et quand vous n'êtes pas physiquement sur site.
Et le CDI car sur bon nombre d'emplois administratifs, car la présence est ce qui différencie un salarié de l'entreprise d'un collaborateur extérieur. J'irai même plus loin : il y a un risque d'obsolescence des compétences sur certaines compétences informatiques, par exemple, avec un collaborateur permanent par rapport à une entreprise extérieure.
C'est sur ces deux risques-là que les syndicats doivent batailler pour éviter que le télétravail ne s'apparente finalement à une externalisation de la matière grise en dehors de l'entreprise voire en dehors du pays.
C'est fait ! Et la bataille n'est pas finie car Véolia va lancer un raid sur Suez qui n'a pas l'intention de se faire croquer. Mais, une chose est déjà actée : Engie n'a pas respecté le veto de son actionnaire : l'État.
1/4 des salariés d'Ubisoft, interrogés dans le cadre d'une enquête interne, disent avoir été victimes de violences, harcèlement moral ou sexuel. Le chiffre est encore plus élevé chez les femmes. Plusieurs cadres dont l'ex-numéro 2 ont déjà été poussés vers la sortie, ces derniers mois.
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