Toyota souhaite reprendre son activité dans son usine à Onnaing près de Valenciennes (59). Le constructeur souhaite relancer partiellement sa production la semaine prochaine, mais il y a encore de la méfiance de la part des syndicats.
Afin de livrer 35.000 de ses petites Yaris déjà commandées, le constructeur japonais qui emploie plus de 4.000 personnes, prévoit un redémarrage partiel avec de nouvelles conditions de travail : deux équipes au lieu de trois, des pauses aménagées et des distances d'un mètre sur les postes de production sont prévues. 300.000 masques ont été commandés et des visières de sécurité pour le personnel qui reste partagé entre le souhait de retravailler et la crainte du virus.
Pour plusieurs syndicats c'est trop tôt. Lors du dernier CSE (comité social et économique), la CGT à voté contre. Fabrice Cambier délégué Force Ouvrière, préférait lui, au moins attendre le 11 mai : "Bien évidement que c'est trop tôt, on peut même dire que c'est précipité. Pour la plus part on était en attente de l'allocution du Président de la République, pour lui il considère que les industries doivent être relancées pour le 11 mai. Aujourd'hui on nous dit la semaine prochaine, on est pas rassuré dans le sens où, des blessés il y en a encore. Tous les projecteurs sont mis sur le site de Toyota, une chaîne de production où on travaille avec près de 400 collègues, c'est une bombe à retardement".
Les salariés doivent aujourd'hui choisir entre la peste et le choléra
Thomas Mercier, secrétaire général CFDT Toyota
Une commission d'hygiène et de sécurité a démarré hier autour des chaînes de montage, à l'arrêt, pour vérifier les aménagements prévus, consulter les chefs d'équipes. Selon la direction de Toyota Onnaing, pour qui les enjeux sont énormes, 80% des salariés se disent prêt à reprendre, un redémarrage progressif sur plusieurs jours.
S'il note des avancées en matière de sécurité, Thomas Mercier, secrétaire général de la CFDT préférerait que les ouvriers ne soient pas contraints de revenir à l'usine. "Ce qui nous gène au niveau de la santé et sécurité des gens c'est le côté psychologique. Forcer quelqu'un à revenir travailler s'il il n'a pas envie, je pense que derrière ça peut faire énormément de dégâts aussi. C'est assez compliqué, c'est pour cela que nous on appelle au volontariat pour faire une équipe de production au lieu de deux. Les salariés aujourd'hui doivent choisir entre la peste et le choléra. Il faut apprendre à notre rythme, à construire la voiture, avec le coronavirus".
Des réunions vont se poursuivre aujourd'hui, même si la réouverture de l'usine est actée par la direction. Un nouveau CSE devrait être organisé. On sent qu'il existe tout de même un malaise, le dialogue se poursuit nous a confié un porte parole, qui admet une certaine anxiété.
Concernant les autres usines automobiles, nombreuses dans la région, chez Renault qui possède deux sites à Maubeuge et Douai, on se concentre pour l'instant sur l'effort de guerre, avec la production de visières de sécurité et des embouts de respirateurs pour les hôpitaux. Le PDG de l'entreprise a annoncé que la reprise pourrait se refaire plutôt en août.
Chez PSA implanté dans la région de Valenciennes également, des aménagements sont fait en matière de prévention. L'entreprise aurait souhaité reprendre cette semaine mais elle a du reculer face à l'hostilité des syndicats.
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