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Confinement : non, Vladimir Poutine n'a pas lâché 800 lions dans les rues russes

FACT CHECKING - Baisse de la pollution, retour des animaux, épanouissement de la flore... Des signes de retour du monde sauvage apparaissent grâce au confinement mais attention aux fake news. Non, des cerfs ne se prélassent pas en Inde sur une autoroute par exemple.

Le président russe Vladimir Poutine.
Le président russe Vladimir Poutine.
Crédit : Alexey NIKOLSKY / Sputnik / AFP
Confinement : non, Vladimir Poutine n'a pas lâché 800 lions dans les rues russes
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Jean-Mathieu Pernin - édité par Cassandre Jeannin
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Non, le monde sauvage n’est pas de retour. Ce sont des messages très réguliers sur les réseaux sociaux, enfin plutôt des vidéos montrant des animaux déambuler dans les rues des grandes métropoles, le retour de la vie sauvage est une chose certaine nous explique-t-on.
Si la plupart sont vraies, comme ces cerfs perdus dans les rues de certaines agglomérations en Île-de-France, ces deux rorquals aperçus au large des calanques marseillaises ou ces canards se promenant devant la comédie française à Paris, tout ça est vrai. 

Mais que dire de ces tweets fin mars qui signalaient, photos à l’appui, que Vladimir Poutine avait lâché 800 lions dans toute la Russie pour obliger les gens à rester chez eux ou ces dauphins qui, selon des posts Facebook, seraient de retour dans la lagune vénitienne, évoluant dans une eau cristalline, presque heureux de faire des bonds au-dessus du pont des soupirs ? Tout cela est faux et commence à inquiéter les scientifiques et les spécialistes de l’environnement.

Si on prend un exemple d’une photo très partagée sur les réseaux sociaux, des cerfs se prélassant en Inde sur une autoroute, vierge de toutes voitures. C’est en fait une image prise quelques années plus tôt au Japon. Beaucoup s’en fiche car c’est sympathique et agréable, ça dépayse. Mais ça peut aussi provoquer l’effet inverse comme l'explique une scientifique dans le magazine National Geographic : "La mauvaise communication peut être signe de déception." En clair, quand on nous dit que c’est faux, le sentiment de s’être fait abuser domine. A quoi bon tout ça finalement ?

Des semaines de confinement ne suffisent pas au retour du monde sauvage

Si des rorquals s’agitent au large de la cité phocéenne comme ces oiseaux qui réinvestissent en masse le ciel des villes attirés par moins de pollution. Ce n’est pas un signal sur le long terme, il faut du temps avant que la vie sauvage ne se réimplante durablement. Toujours dans National Geographic, un bilogiste américain explique que "si  la plupart des personnes pensent qu’il suffit de nous éclipser pour que les espèces se rétablissent, elles seront moins enclines à soutenir les travaux de conservation." 

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D’où la crainte d’un désintérêt pour la conservation de la faune par la suite. Donc oui, certains animaux reinvestissent peu à peu nos paysages mais c’est encore trop tôt pour confirmer une tendance, il faudra un peu de temps pour retrouver une véritable vie sauvage et troquer nos habits de ville pour un pagne à la Tarzan et Jane.

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