Le dernier en date s'appelle Martial Léotard, il dirige la société "Les Ducs de Richelieu" dans la Vienne, qui organise des réceptions et des mariages. Depuis lundi 8 juin, Martial Léotard s’enchaîne à un réverbère à Ligugé, devant l'agence de son assureur.
Il a perdu 62.000 euros depuis le début du confinement, son activité est à zéro mais la compagnie d'assurance refuse de lui rembourser l'intégralité de la perte d'activité. Il n'est pas le seul. Un restaurateur parisien a même gagné face à AXA, il y a quelques semaines. Mais l'assureur a fait appel et l'histoire n'est pas terminée. Et depuis, des restaurateurs bourguignons, girondins ont entamé les mêmes actions contre leur compagnie.
C'est vrai que l'argument est un peu dur à encaisser : ces commerçants sont assurés contre un risque de perte d'activité liée à une épidémie mais, dans le cas présent, il s'agit d'une pandémie.
Une pandémie entraine une fermeture administrative des établissements, partout et en même temps alors qu'une épidémie ne touche qu'une ville, une région et on peut donc la limiter à une zone. La nuance sémantique pèse 50 à 60 milliards... C'est l'enveloppe globale que les assurances devraient verser si elles remboursaient toutes les pertes d'activité.
On comprend que les assureurs jouent sur les mots !
Mais le problème, c'est que les commerçants se croient couverts et finissent "à découvert". Surtout que pendant la période de confinement, les mêmes assureurs ont économisé environ 1 milliard car il y a eu moins d'accidents de voitures et moins de cambriolages ou d'accidents domestiques... donc moins de remboursements.
Une cellule y travaille à Bercy. Elle regroupe le gouvernement, les assureurs et des chefs d'entreprises. On espère des conclusions dans les prochains jours pour mettre sur pied un nouveau contrat qui couvre les nouveaux risques d'ici la fin de l'année. La difficulté, c'est qu'il faut déterminer des risques qui n'existaient pas jusqu'ici. Risque climatique dans des zones tempérées à cause du réchauffement climatique, risque terroriste, risque d'émeutes et maintenant risque de pandémie alors que la dernière remonte à 1918. Pour tous ces risques, la probabilité historique est faible mais on sait aussi que ça existe et que ça peut se reproduire. En gros, la question c'est : comment assurer le hasard ?
Mais qui est le recours ? L'assureur ultime ? L'État ? C'est sans doute la solution qui se dessine. Un système qui s'inspire du fonds "catastrophes naturelles" avec une petite part prise sur les contrats pro pour alimenter un fonds et en cas de pandémie ou autres catastrophe inhabituelle, on pioche dans ce fonds et l'État prend le relais si on dépasse l'enveloppe.
La facture de la pandémie (50 à 60 milliards en France je vous le disais), c'est un an de chiffre d'affaire pour tout le secteur de l'assurance, 10 ans de profits. S'ils devaient tout payer, ça mettrait le secteur par terre. Et à ce moment-là, on changerait de modèle assurantiel. Aujourd'hui, on mutualise le risque. Les bons conducteurs paient pour les mauvais par exemple.
Demain, on pourrait individualiser le risque. Mais alors ça signifierait des collectes de données, du tracking, de l'intelligence artificielle pour prédire ceux qui peuvent tomber malades. Pas sûr qu'on ait envie de basculer dans un modèle où les champions de l'assurance seraient les GAFA.
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