"Les inégalités sociales et territoriales, les reculs des services publics déjà à l'oeuvre ont été exacerbés" avec l'épidémie de nouveau coronavirus, estime Jacques Toubon, le Défenseur des droits, qui s'apprête à quitter l'autorité indépendante après six années à sa tête.
Après une année 2019 marquée notamment par les manifestations de "gilets jaunes", son institution a par ailleurs enregistré un bond de quasiment 29% des dossiers liés à la "déontologie de la sécurité", dont la majorité concerne l'action des forces de l'ordre. Le Défenseur des droits a reçu 103.000 réclamations sur l'année 2019, soit 7,5% de plus que l'année précédente. Depuis l'arrivée de Jacques Toubon en 2014, les demandes ont bondi de 40,3%.
Elles concernent majoritairement les relations avec les services publics, plus de 60.000 réclamations, en hausse de 10,4% sur un an. Le rapport livré par le Défenseur des droits dépeint ainsi une France minée par "les inégalités territoriales", mais aussi le "sentiment d'abandon" provoqué par "la fracture numérique et la dématérialisation à marche forcée" des services publics.
Sur les presque 2.000 contestations reçues, le Défenseur des droits a conclu à un "manquement" des agents dans seulement 10,7% des cas. Mais il pointe "une crise de confiance des citoyens à l'égard des forces de sécurité" et appelle à "une prise de conscience des autorités" pour sortir des "logiques 'guerrières'", une recommandation qui fait écho aux récentes mobilisations contre les violences policières.
Face aux nouvelles accusations de racisme au sein des forces de l'ordre, Jacques Toubon a relancé par ailleurs l'idée d'une "traçabilité des contrôles d'identité".
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