"L’État ne peut pas plus longtemps surseoir à la recherche de l’encellulement individuel. C’est la condition nécessaire pour que l’on puisse considérer que les personnes détenues sont confinées à l’instar de toute la population." Dans une tribune, Jacques Toubon, le défenseur des droits, et Adeline Hazan, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté ont alerté sur la situation sanitaire à risque dans les prisons françaises.
Dans ce texte paru dans le journal Le Monde, les deux auteurs dénoncent la "promiscuité", et "l'hygiène souvent défaillante" comme des facteurs risquant de transformer les lieux de détention en "foyers de propagation du virus que l’on voudrait combattre".
En plus de cellules individuelles, Jacques Toubon et Adeline Hazan demandent au gouvernement de "faire sortir sans délai, et sans s’interdire les voies de la grâce ou de l’amnistie, les personnes détenues les plus proches de leur fin de peine, en particulier les personnes particulièrement vulnérables".
La tribune aborde aussi la situation dans les centres de rétention administrative, où sont détenus des étrangers en situation illégale. "Dans un contexte de réduction drastique des vols internationaux, la perspective de reconduite des personnes retenues n’est plus envisageable à court terme", expliquent les auteurs. "Le maintien d'étrangers en rétention n’est donc pas seulement une prise de risque, c’est aussi une privation de liberté illégale."