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Une grappe de raisins dans la main d'un viticulteur, dans les Corbières, le 24 septembre 2024.
Crédit : Jc Milhet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Dans l'Aude, la production viticole a été divisée par deux en moins de cinq ans. Les professionnels du secteur ont appelé à une mobilisation samedi 15 novembre dans les rues de Béziers. Des vignes du Bordelais à celles de la Provence, en passant par l'Occitanie, leur profession subie l'une des pires crises de son histoire.
La vendange a pourtant été "belle", mais petite, comme sur l'ensemble de la région (Aude). La faute aux aléas climatique, mais aussi à l'abandon ou à la disparition d'hectares de vignes.
"Sur le département de l'Aude, on bat des records chaque année puisqu'on va arriver péniblement à 2 millions d'hectos cette année alors qu'on en faisait pratiquement quatre, il y a encore 4-5 ans en arrière", a déploré Damien Onorré, président de la cave coopérative La Vigneronne, à RTL.
Damien Onorré, président de la cave coopérative La Vigneronne.
Crédit : Patrick Tejero / RTL
Et d'ajouter : "On a perdu quand même 50% de notre production sur le département. Ici, c'est une structure qui fait 1.500 hectares et il y a à peu près 200 coopérateurs. Il y en a qui y croient encore, s'accrochent, d'autres cherchent du travail à côté, il y en a qui cherchent à se défaire de leur exploitation, alors que certains attendent cette prime d'arrachage pour quitter le métier".
On perd entre 1.000 et 1.500 euros l'hectare chaque année sur nos exploitations
Damien Onorré, président de la cave coopérative La Vigneronne, à RTL.
Plusieurs raisons peuvent expliquer cette situation dramatique comme la baisse de la consommation, des prix d'achats, l'augmentation des coûts ou encore la sécheresse spécifique au Languedoc, réduisant les rendements. Les vignerons travaillent à pertes : "J'ai un peu plus de 20 hectares de vignes. On perd entre 1.000 et 1.500 euros l'hectare chaque année sur nos exploitations. Ce n'est plus tenable", s'inquiète Damien Onorré, exploitant d'une vigne dans le village de Paraza.
En 2024, les vignerons de l'Aude ont arraché 5.000 hectares. Ils souhaitent en arracher autant en 2026. Ils sont indemnisés 4.000 euros l'hectare, le nettoyage en coûte la moitié. Il y a cinq ans, un hectare de vigne coûtait 1.000 euros. Le patrimoine des vignerons retraités ne vaut plus rien, créant une catastrophe sociale.
Les vignerons demandent des baisses de taxes, d'impôts et l'augmentation des prix pour les producteurs : "Il n'y a qu'entre 70 et 90 centimes qui reviennent à la production. C'est ridicule, c'est dérisoire. Il faut savoir qu'aujourd'hui, pour sauver nos exploitations, on demande un effort de 10 euros à l'hectolitre, c'est-à-dire que ça ne fait même pas 10 centimes par bouteille de vin. Dix centimes par bouteille de vin pour sauver une région, je pense que c'est un prix qu'on a le luxe de pouvoir se payer", a souligné le président de la cave coopérative.
Et d'ajouter : "Les gens sont à bout, sont dégoûtés du métier. On est arrivé à cet exploit-là, à dégoûter les gens de travailler alors que c'était leur passion à la base".
Dans le Midi, de Bordeaux à la Provence, les vignerons se retrouveront à Béziers, samedi 15 novembre, pour pousser leur cri d'alarme. La situation est dramatique et le secteur économique, menacé. Pour rappel, la viticulture, en Occitanie, fait vivre plus de 500.000 personnes.
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