Réunion des partenaires sociaux jeudi 29 avril à l'Élysée pour préparer le sommet social de Porto qui va se tenir la semaine prochaine. L'Europe sociale, existe-t-elle vraiment ? Ou est-ce que ce sont seulement de belles paroles ?
Disons que chaque avancée se fait sur le tout petit bout d'une pointe de pieds. Il en est des droits sociaux, des travailleurs comme de la politique comme de l'économie européenne. S'entendre à 27 sur une position commune relève souvent du miracle. Ce qui fait d'ailleurs dire à Laurent Berger, à la tête des syndicats européens, que l'Europe lui apprend la vertu de la patience. Donc, oui, l'Europe sociale a longtemps beaucoup plus tenu du mirage que de la réalité. On en parle depuis les années 80 et finalement, ce n'est qu'en 2017 qu'un socle commun des droits sociaux avec des objectifs a été défini.
On avance quand même, même si c'est à petits pas. Exemple : le travail détaché, le principe d'employer un travailleur dans un autre pays européen - ce que certains ont appelé le plombier polonais payé moins cher quand ils travaillaient en France. Les règles du travail détaché ont bel et bien évolué. Ça, c'est concret pour qu'un même travail dans un même pays soit payé de manière équitable. Les tractations ont pris plusieurs années, mais l'Europe l'a fait.
De vraies avancées sociales iraient plus loin que des objectifs
Anaïs Bouissou
La crise du coronavirus risque d'anéantir tous les objectifs sociaux. C'est ce qui s'est passé après la crise de 2008. Mais cette fois ci, le pari qui est fait, c'est justement l'inverse. Une prise de conscience qu'une Europe unie aurait permis d'être plus efficace pour la santé, qu'une Europe solidaire permettra de relance économique coordonnée et donc aussi de vraies avancées sociales.
De vraies avancées sociales iraient plus loin que des objectifs. Ce serait de contraindre les États à instaurer un salaire minimum, par exemple, un peu comme notre SMIC français avec une directive européenne, il y a encore du travail pour y arriver. Ce serait aussi mieux former les travailleurs tout au long de la vie et dans l'après crise. La formation sera d'autant plus importante que des millions d'emplois pourraient disparaître.
La fenêtre des avancées sera étroite à l'approche de la présidentielle française
Anaïs Bouissou
Et puis, il y a un chantier monumental, celui de l'égalité femmes-hommes. La France a mis en place un index de l'égalité dans les entreprises. Ce même principe pourrait s'expatrier et devenir la règle partout en Europe. Encore faut il encore que ce soit une obligation.
Malgré la crise, on n'a jamais été aussi près d'y arriver. Ça ne veut pas dire qu'on transformera l'essai, mais ça reste optimiste. L'horizon de la France au-delà du sommet de Porto, c'est dans huit mois, quand l'Hexagone présidera le Conseil de l'Union européenne, début 2022. Il y aura une sorte d'alignement des planètes. Une présidence française et en même temps, un syndicat patronal européen présidé aussi par des Français.
La fenêtre des avancées sera étroite à l'approche de la présidentielle française. Mais ce sera une occasion unique de pousser les droits sociaux, à condition de bien s'y préparer, d'arriver avec des positions communes. Et cela commence dès la réunion de ce jeudi.
Seuls huit pour cent des Français font don d'une partie de leur patrimoine, de leur vivant. C'est une étude de l'Insee au moment où Bercy réfléchit à une mesure sur les donations aux plus jeunes. La plupart du temps, les transmissions de patrimoine viennent de parents à la retraite pour des enfants qui ont plus de 30, voire plus de 40 ans.
Et votre note va à la Fondation Break Poverty, qui veut venir en aide aux nouveau-nés. Il s'agit d'aider 50.000 bébés de familles en difficulté. Le but : distribuer des couches, du lait, des produits essentiels aux tout petits. L'action est facile. Faire un don sur le site Urgence premier pas. L'opération est ouverte depuis un mois et 8.000 kits ont déjà été distribués.