Les 28 pays de l'UE tentent de s'accorder aujourd'hui sur la réforme de la directive du travail détaché, un dossier crucial pour Paris, qui a bataillé dur face aux pays de l'est de l'Europe, Pologne en tête.
Cette réunion des ministres du Travail de l'Union à Luxembourg est un test pour la méthode de négociations au sein de l'UE du président français Emmanuel Macron.
Après une campagne électorale française, où les extrêmes de droite comme de gauche avaient vilipendé "l'Europe du dumping social", Emmanuel Macron, à peine élu, avait réclamé un durcissement de la réforme du travail détaché, s'en prenant à la Pologne et aux trois autres pays du groupe de Visegrad (Hongrie, République tchèque, Slovaquie), partisans d'un statu quo.
L'objectif majeur de la révision des règles européennes encadrant le détachement, un système permettant à des Européens de travailler dans un autre pays que le leur, tout en cotisant dans leur pays d'origine, c'est d'avoir un "salaire égal, à travail égal, sur un même lieu de travail".
En effet, dans la directive initiale, il est simplement spécifié que les travailleurs détachés doivent toucher le salaire minimum du pays d'accueil.
Or, l'élargissement de l'UE à l'Est en 2004, avec l'arrivée de dix nouveaux pays aux niveaux de vie et salaires plus bas a bouleversé la donne, engendrant une concurrence déloyale entre entreprises, ainsi que du dumping social.
En révisant la directive, l'exécutif européen veut désormais que toutes les règles valables pour les travailleurs locaux s'appliquent aux détachés: ainsi, par exemple, si le pays d'accueil prévoit une prime de froid, de pénibilité, d'ancienneté, un treizième mois, ces bonus devront aussi leur être versés.
Trois points posent cependant encore problème. Premièrement, la durée du détachement: l'exécutif européen a proposé de le limiter à 24 mois, mais la France, qui a réussi à convaincre l'Allemagne, les pays du Benelux et l'Autriche, plaide pour 12 mois.
Deuxièmement, la date d'application de la nouvelle directive: Paris souhaiterait qu'elle s'applique dans les deux ans suivant son adoption. La Commission a proposé trois ans, les pays de l'Est réclament cinq ans.
Et troisièmement, le transport routier: ce dernier point est particulièrement délicat, car les pays de Visegrad, mais aussi l'Espagne et le Portugal, s'inquiètent des conséquences négatives de la réforme sur leurs chauffeurs.
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