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"C'est de la discrimination" : la possible suppression des APL pour les étudiants étrangers hors-UE inquiète suscite l'indignation

Alors que le Sénat examine le budget 2026, le gouvernement envisage de supprimer les APL pour les étudiants étrangers hors Union européenne non boursiers dès le 1er juillet. Une mesure dénoncée comme "précarisante" par les syndicats et vécue comme une injustice par les premiers concernés, qui alertent sur des conditions de vie déjà difficiles.

Des étudiants à la faculté de Montpellier

Crédit : SYLVAIN THOMAS / AFP

Yasmine Boutaba

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Alors que le projet de budget est désormais étudié par les sénateurs, une mesure a suscité l'inquiétude parmi les principaux concernés : les étudiants étrangers non-européens et non boursiers. Le gouvernement prévoit de supprimer les APL pour les étudiants étrangers non-européens et non-boursiers, en plus du gel des APL pour l’ensemble des bénéficiaires en 2026, dès le 1er juillet 2026. 

Au micro de RTL, une étudiante en master de management des entreprises s’est insurgée, ce vendredi 28 novembre, contre cette suppression envisagée. "La quasi-totalité des étrangers hors UE n’ont pas de bourse", a-t-elle rappelé. "On n'a pas le droit d'accéder aux bourses françaises. Les seules bourses qu'un étudiant hors UE peut avoir c'est celle de son pays d'origine", qui le conditionnerait aussi à retourner dans le pays qui lui a débité cette aide scolaire dès lors qu'il décroche son diplôme. 

Selon elle, la suppression des APL s’ajoute à une série de difficultés actuelles déjà lourdes. Parmi celles-ci : le repas CROUS plein tarif à 3,30 euros (contre 1 euro pour les étudiants boursiers), les démarches administratives supplémentaires telle qu'une autorisation de travail pour exercer en stage ou en alternance ou un quota d’heures limité de travail à "environ 700 heures en deux ans". 

Ce n'est pas tout. Elle a aussi rappelé le poids du renouvellement du titre de séjour à hauteur de 70 euros, chaque année. Mais aussi, les frais d’inscription, multipliés par seize ainsi que la Contribution de vie étudiante et de campus (CVEC), à payer tous les ans.

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"On se sent constamment dénigré, tu ne vois plus d’intérêt à venir, il n’y a pas de sensation d’égalité", a-t-elle témoigné. Celle-ci a ajouté avoir constaté que beaucoup ont ainsi envisagé de changer de destination pour la poursuite de leurs études.

De vives réactions sur les réseaux sociaux

Sur TikTok, plusieurs internautes ont exprimé leur colère. L’une d’entre elles a alerté sur les conséquences directes : "Ils ne pourront plus payer leur logement, ils vont se retrouver à la porte… c’est vraiment du n’importe quoi."

Elle a également dénoncé une mesure discriminatoire, qui épargnerait les étudiants européens mais toucherait ceux venant "du Mali, du Sénégal, d’Algérie, de Tunisie". Selon elle, l’égalité revendiquée par la France est ici bafouée : "Pourquoi de telles discriminations ?".

"Une population déjà la plus précaire", a alerté l’UNEF

Sur franceinfo, Hania Hamidi, secrétaire générale de l’UNEF, a dénoncé, ce vendredi 28 novembre, une "mesure qui vise encore plus à précariser les étudiants étrangers". Selon elle, la mesure vise à fragiliser davantage les étudiants déjà en difficulté financière.

Elle a rappelé que ces étudiants constituaient "la population la plus précaire" : 62 % d’entre eux ont dû recourir à l’aide alimentaire, contre 22 % des étudiants français.

Hania Hamidi a estimé que cette décision reviendrait à "instaurer la préférence nationale dans l’accès aux aides sociales", un "cadeau fait à l’extrême-droite". Elle a appelé à une mobilisation étudiante le 2 décembre, dans la continuité du rassemblement du 12 novembre devant le ministère de l’Éducation nationale.

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