Confort, sécurité, autonomie : l'importance des chiens guides d’aveugles

Pour en savoir plus sur le rôle unique des chiens-guides d’aveugles, Hélène Gateau s'est entretenue avec Michel Rossetti, le président de la Fédération française des associations de chiens guides d’aveugle. Ils remplissent deux fonctions : bien sûr, celle d’être un chien de travail - ou d’utilité, pour ne froisser personne - et celle d’être un chien de compagnie. Ces deux fonctions ne peuvent pas co-exister l’une sans l’autre pour un chien guide, qui prend du plaisir à guider son maître. On n’est pas sur des automatismes mais sur un véritable sentiment d’utilité que vit le chien en donnant satisfaction à son humain.

Cette activité de guidage pourrait s’exprimer en trois mots : confort, sécurité et autonomie. Le confort, c’est la fluidité dans les déplacements grâce au chien. Il est en capacité de trouver des lieux facilement. Vous lui dites "cherche la porte", il la trouve, "cherche les lignes", il trouve le passage piéton dans la rue. Vous attendez le bus ou le métro, il se met automatiquement devant la porte pour faciliter votre montée. Sa présence soulage au quotidien le bénéficiaire, qui est plus décontracté et peut être plus attentif au reste de l’environnement qui l’entoure.

La sécurité en découle. Le chien s’arrête toujours devant des escaliers. Il repère le passage piéton, oui, mais il ne traverse pas sans un ordre. S’il y a un obstacle sur le trottoir, il le contourne, cherche une solution, quitte à passer par la route, mais se remet ensuite en sécurité sur le trottoir dès que possible. Prenons l’exemple de l’avenue des Champs Elysées : le chien permet de traverser les 6 voies de circulation en restant sur le passage piéton, alors qu’avec la canne blanche, même avec le sentiment d’aller tout droit, on peut vite dévier et se retrouver hors passage à la fin de la traversée.

Le coût global par chien est estimé à 25.000 euros

Le chien est aussi éduqué à la "désobéissance active" : il s’arrête car il a repéré un danger et son bénéficiaire veut avancer coûte que coûte ? Le chien s’allonge devant lui pour lui bloquer le passage. Finalement, tout cela participe de l’autonomie : la présence des chiens guides permet de retrouver une facilité dans les déplacements, une plus grande confiance pour sortir, s’aventurer aussi dans des lieux inconnus, et n’être dépendant de personne.

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Bien sûr, le chien reste un chien, et il y aura pour chaque nouveau duo un apprentissage, une relation de confiance à construire, qui se fait dans les deux sens. Le chien a aussi besoin d’avoir un humain qui soit rigoureux, constant et patient dans les débuts. Ce sont des chiens qui sont remis à leur bénéficiaire après deux ans de formation. Le coût global par chien est estimé à 25.000 euros, sachant que toutes les associations ne fonctionnent que par les dons, les legs. 

Allez les rencontrer à l’occasion des portes ouvertes dimanche 28 septembre. Toutes les infos sur le site lajournéedeschiensguides. Chaque année, 230 chiens sont remis. La demande est supérieure, évidemment : le temps d’attente est aujourd’hui de 1 an à 1 an et demi, avec le souhait, à l’avenir de le réduire à 6 mois.

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