Promener votre chat en laisse : bonne ou mauvaise idée ?
Et si les balades en laisse n'étaient pas uniquement réservées aux chiens ? Une pratique au départ marginale qui commence à prendre de l'ampleur.
Croiser un chat en laisse ? Oui, c'est possible car ça existe, et ce n’est pas qu’une lubie de réseaux sociaux. Une étude internationale, publiée en août 2025 dans la revue Animal Welfare, a interrogé des propriétaires de chats dans sept pays différents, pour comprendre ce qui se cache derrière cette pratique certes encore marginale mais qui séduirait de plus en plus de propriétaires de chats.
1/3 des chats en France sont des chats d’intérieur. Qui ne sortent jamais. Une proportion de la population féline qui explose à 80% aux USA. Et pourtant, on dit souvent du chat qu’il garde beaucoup plus de "sauvage" en lui que le chien, qu’on ne le domestique pas. Hors, on le garde en intérieur.
Le sortir en laisse, c’est un moyen de lui offrir un accès à l’extérieur pour voir l’herbe, sentir de nouvelles odeurs, observer les insectes. C’est lui offrir tout un tas de nouvelles stimulations, sans les risques liés à la "divagation" : se faire écraser par une voiture, se bagarrer, se faire empoisonner, se faire kidnapper…
Certains propriétaires de l’étude parlent aussi d’une vraie complicité renforcée. L’animal partage un moment privilégié avec son humain. Et ça donne le sentiment aussi d’accéder aux besoins de l’animal. Comme le dit un propriétaire interviewé : "Je veux qu’il vive sa meilleure vie".
Une pratique qui dérange ?
Les propriétaires interrogés disent qu’une des difficultés rencontrées c’est le regard des autres. Beaucoup racontent avoir subi des remarques, des sourires moqueurs : "mais pourquoi pas prendre un chien à la place ?"
Dans certains pays, comme en Amérique du Nord ou en Australie, c’est mieux accepté. En Europe, c’est encore perçu comme un caprice, une lubie. Autres difficultés : l’imprévu du dehors. Les chiens en liberté, les passants curieux, les bruits soudains… autant de sources de stress possibles. Et bien sûr, tous les chats n’aiment pas ça : certains refusent net le harnais, d’autres se figent, paniquent. Là, pas question d’insister : ça doit rester un plaisir.
Un bon équipement et une bonne méthode pour les chats volontaires
Pas question d’improviser. Il faut une vraie méthode, progressive. D’abord, le matériel : un harnais adapté, ou un gilet / une veste de marche, qui épouse le corps du chat, et surtout pas un collier. Avec ses capacités de contorsion, le chat pourrait vite se défaire du collier.
On doit pouvoir passer deux doigts entre le harnais et le pelage. Ensuite, l’apprentissage en douceur. On commence à la maison : on laisse traîner le harnais, on récompense quand le chat s’y intéresse, on le met quelques minutes seulement, puis on ajoute la laisse.
Et là encore, friandises, caresses, jeux. L’idée, c’est que le chat associe toujours la laisse à une expérience positive. Enfin, quand il est à l’aise, on tente la sortie. Pas la grande avenue un samedi après-midi, mais un jardin, une cour, un coin calme. Des séances courtes, et on laisse le chat décider du rythme.
Et il faut garder en tête que ce n’est pas fait pour tous les chats. Certains adorent, d’autres détestent. Ce n’est pas grave. Promener son chat en laisse, c’est une option parmi d’autres pour enrichir son quotidien, pas une obligation. Le maître doit rester à l’écoute des signaux de son animal. L’essentiel, c’est de respecter son caractère, d’avancer pas à pas, et de se rappeler qu’un chat heureux, c’est un chat qui a le choix.
