"J'avais patienté près de 45 minutes dans la file d'attente dehors et, dans la galerie marchande, un vigile m'a dit que je ne pourrai pas rentrer car nous étions trois". Le 1er avril, Barbara, maman de deux enfants raconte qu'elle s'est vu refuser l'accès à un supermarché sous prétexte d'être accompagnée de ses deux enfants. Une pratique qui semble répandue dans différentes enseignes de la grande distribution, et qui a été dénoncée mardi 7 avril par le Défenseur des droits.
"Je me suis sentie humiliée. Je ne remettrai plus les pieds dans ce magasin", assure Barbara au Parisien. À Trélazé (Maine-et-Loire), c'est Sonia, maman d'un petit garçon de deux ans et demi qui n'a pas pu aller faire ses courses le 30 mars dernier, rapporte Ouest-France. Pareil à Reims, où France 3 raconte que Mathilde, mère célibataire de 25 ans a dû batailler pour pouvoir se ravitailler accompagnée de sa fille de 4 ans. Sur les réseaux sociaux, des récits similaires ont émergé, mettant en lumière une pratique courante depuis le début du confinement.
Principale raison invoquée par les directions des supermarchés incriminés : il faut faire ses courses seul. Une règle délicate à respecter pour les parents célibataires. Comment faire ses courses seul lorsqu'on doit garder ses enfants ? Conscientes de cette difficulté, plusieurs enseignes ont depuis présenté leurs excuses aux clientes concernées. À l'image d'Auchan qui, dans le cas de Barbara, a plaidé auprès du Parisien "une maladresse regrettable d'un agent de sécurité".
Ce qui n'a pas empêché le Défenseur des droits de se saisir de la question. Sur Twitter mardi 7 avril, celui-ci a été clair : "Les magasins d’alimentation ne peuvent interdire leur accès aux personnes accompagnées d’un enfant, ni leur demander de laisser leur enfant à l’entrée du magasin, y compris au niveau des caisses ou à la garde d’un vigile."
Selon lui, cette pratique est illégale au regard du droits international, et plus particulièrement vis-à-vis de l'article 19 de la Convention internationale des droits de l'enfant. Celui-ci protège notamment les enfants "contre toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence (...) pendant qu’il est sous la garde de ses parents ou de l’un d’eux, de son ou ses représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est confié."
Par ailleurs, il insiste : en aucun cas "les mesures restrictives relatives à la lutte contre la propagation du Covid-19" ne prévoient d'interdire l'accès des magasins d'alimentation aux enfants.
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