Ce n'est désormais plus ignoré : le confinement favorise les violences conjugales. Un an après la période d'isolation imposée au printemps 2020 pour lutter contre l'épidémie de coronavirus, la Fédération nationale Solidarités Femmes (FNSF) et l'IFOP publient une enquête documentant ces actes de violences physiques et psychologiques exercées sur les femmes au sein du couple.
Résultat : 9% des femmes en couple indiquent avoir été victimes de violences conjugales pendant le premier confinement. Celles-ci se caractérisent par des violences psychologiques (5% des femmes victimes déclarent avoir subi insultes, injures, dénigrement de la part de leur conjoint), physiques (4% disent avoir reçu des coups) ou sexuelles (3%).
Plus encore, pour 30% d'entre elles, ces violences ont précisément commencé pendant cette période de confinement, du 16 mars au 11 mai. "Les agresseurs ont utilisé le confinement pour augmenter leur contrôle et les violences, a réagi la présidente de la FNSF Françoise Brié dans un communiqué. Le face à face permanent a amené des femmes à s’exprimer pour la première fois mais nous avons également constaté des situations urgentes particulièrement graves pour les femmes."
La FNSF administre le 3919, numéro d'écoute pour les femmes victimes de violences et leurs proches. Pendant ce premier confinement, les appels se sont multipliés, associés à une augmentation de 30% des signalements de violences conjugales.
Pourtant, au-delà de ces chiffres, l'enquête de l'IFOP pour la FNSF, menée à l'automne 2020 sur un échantillon de 375 femmes ayant déclaré avoir été victimes de violences conjugales, met en lumière les réticences des femmes à solliciter de l'aide : seules la moitié d'entre elles en ont parlé à une personne proche, et 21% se sont confiées à un ou une médecin. On observe aussi que seules 15% d'entre elles portent plainte et 15% le signalent aux autorités (main courante, appel au 17...), selon l'enquête.
Signalements en pharmacies, accueil dans les centres commerciaux, courses Uber gratuites... Pendant le confinement, le gouvernement avait mis en place plusieurs dispositifs pour accompagner les femmes victimes de violences conjugales. Des mesures pérennisées lors de la seconde période d'isolation décrétée en novembre 2020. Pendant celles-ci les signalements pour violences conjugales ont augmenté de 60%.
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