Confinement : quels dispositifs contre les violences intra-familiales ?
ÉCLAIRAGE - Pour éviter des drames, il existe différents dispositifs du gouvernement. Certains ont été pérennisés après le premier confinement.

On l'a vu lors de la première vague épidémique, le confinement est propice aux violences intrafamiliales. Les signalements de violences contre le conjoint ou contre les enfants ont ainsi été multipliés par plus de quatre pendant le premier confinement, selon une étude du secrétariat d'État chargé de l'Égalité entre les femmes et les hommes.
Pour éviter des situations dramatiques, il existe certains dispositifs du gouvernement. Du côté de la protection de l'enfance, le secrétariat d'État en charge du sujet a assuré dans un communiqué en date du 30 octobre que "les activités en lien avec la protection de l’enfance sont pleinement assurées".
En clair, les travailleurs de la protection de l'enfance bénéficient de dérogations au confinement, les établissements continuent de fonctionner et les interventions se poursuivent. Dans les tribunaux, les permanences pour juger les auteurs de violences sont également maintenues. Même chose pour les violences conjugales : les dossiers devront être passés en priorité.
Des numéros de signalement et des tchats
Contre les violences intrafamiliales, il faut aussi signaler toute situation problématique, qu'on en soit victime ou spectateur. Pour les enfants, le numéro est le 119. Le secrétariat d'État à la protection de l'enfance assure que des moyens supplémentaires lui ont "d’ores et déjà été attribués" et qu'il pourra être à nouveau renforcé en cas de besoin.
Pour signaler des violences conjugales, on peut appeler le 3919. En difficulté au début du dernier confinement, le numéro est aujourd'hui pleinement opérationnel, a assuré vendredi Françoise Brié, présidente de l'association Solidarités Femmes, à RTL.fr. Il est aussi possible d'envoyer un SMS d'alerte au 114.
Dans tous les cas, il est aussi possible de se rendre sur des tchats en ligne : celui proposé par le gouvernement, en lien direct avec la police, ou celui de l'association En Avant Toutes.
Enfin, pour les auteurs de violence, il existe aussi une ligne d'écoute pour éviter de passer à l'acte : ils peuvent contacter le 08 019 019 11.
Les pharmaciens, des alliés utiles
Les pharmaciens peuvent aussi être des alliés utiles. En collaboration avec l’ordre national des pharmaciens, le gouvernement a mis un dispositif d’alerte qui permet aux victimes et témoins de signaler des faits en pharmacie, afin d'alerter la police ou la gendarmerie. Les signalements peuvent aussi se faire dans un point d'information dans l'un des 40 centres commerciaux qui le proposent.
Rappelons enfin qu'en cas d'urgence, il est impératif d'appeler le 17. En 2019, entre 122 et 149 femmes ont été assassinées par leur compagnon ou ex-compagnon. Selon le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) du ministère de l’Intérieur, 68 mineurs ont été victimes d'une mort violente en milieu familial en 2016.
Enfin, d'autres dispositifs existent pour mieux accueillir les victimes. Des consignes ont été données aux forces de l'ordre de ne pas contrôler les personnes victimes de violences, qui peuvent se déplacer sans attestation. Les victimes de violences conjugales peuvent aussi bénéficier du partenariat entre Uber et le 3919 : l'entreprise propose 2.000 trajets gratuits pour aider les victimes qui ont contacté le numéro à fuir.
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