1. Accueil
  2. Actu
  3. Société
  4. Comment le sud de la Vendée gère ses 25 méga-bassines
3 min de lecture

Comment le sud de la Vendée gère ses 25 méga-bassines

REPORTAGE - Alors que les méga-bassines suscitent l'opposition des écologistes, le sud de la Vendée en compte 25 en fonctionnement. RTL s'est rendue sur place.

Une méga-bassine en France.
Crédit : Damien MEYER / AFP
Comment le sud de la Vendée gère ses 25 méga-bassines
00:04:02
Mathieu Lopinot - édité par Julien Ricotta
Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Les projets de méga-bassines suscitent de très vives oppositions, comme lors des violences le mois dernier à Sainte-Soline. Dans le sud de la Vendée, 25 de ces ouvrages contestés sont d'ores et déjà en fonctionnement. RTL s'est rendue sur place, où la première réserve d'eau a été installée il y a plus de 15 ans à Longeville-sur-Mer, à l'ouest du département. Julien Ainé, agriculteur de 32 ans, cultive du blé, du maïs, du tournesol, des haricots et de la pomme de terre. Il est connecté à la bassine de Longeville depuis cinq ans, ce qui lui permet d'éviter les pénuries d'eau l'été. 

"On voit bien qu'en 2022, avec la grosse canicule qu'on a eue, que les nappes phréatiques se sont bien comportées. Grâce à ce système de réserve, on n'a pas eu de pénurie", assure l'agriculteur. 

L'eau pas directement pompée des nappes

En Vendée, ces 25 réserves contiennent 11 millions de m³ d’eau, partagées entre 200 agriculteurs. L'eau des bassines n'est cependant pas directement pompée des nappes, mais les bassines sont remplies avec l'excès d'eau l'hiver, une fois que la nappe est pleine. Les agriculteurs irriguent uniquement avec l'eau de ces réserves, en bonne intelligence. 

"Si les nappes baissent trop, on diminue l'irrigation. Ce n'est pas parce que la réserve est pleine qu'on va arroser, alors que l'agriculteur qui est à 10 km, et qui n'est pas connecté à la réserve, est impacté. On voit les effets positifs en Vendée. De toute façon c'est le seul système pour maintenir une irrigation et soulager nos sous-sols et nos réserves", soutient Julien Ainé. Jusqu'ici, il n'y a eu que très peu d'opposition aux méga-bassines. "Une fois les constructions faites, il y a eu des dégradations. Il y a eu une fois une manifestation en Vendée. On avait peur qu'après Sainte-Soline il y ait d'autres manifestations chez nous, ça n'a pas été le cas. On reste sur nos gardes", prévient l'agriculteur.

Ces réserves sont installées depuis 15 ans, permettant d'avoir du recul sur leur utilisation. Mais les méga-bassines ont-elles vraiment permis d'éviter d'assécher la nappe phréatique ? La situation n'a en tout cas rien à voir à celle des années 1980. A cette époque, l’irrigation se développe et tous les agriculteurs en veulent. En 1995, la nappe descend si bas qu’on observe des phénomènes d’inversion de flux : l'eau du marais s'est revidée dans la nappe et les agriculteurs se sont retrouvés à arroser avec de l’eau souillée. "C'était une sorte de far-west, il n'y avait pas de règles et chacun avait ses forages et on arrivait à une nappe qui chaque été s'effondrait", rappelle Yves Le Quellec, le président de France nature environnement en Vendée. "Il fallait trouver une solution en stockant de l'eau dans des réserves d'eau spécifiques, de façon à ce que les prélèvements de ces stockages d'hiver ne mettent pas à mal la situation de la nappe", explique-t-il.  

Pas une solution magique

Les réserves ne sont pas non plus une solution magique non plus. Le problème, selon Yves Le Quellec, est davantage le type d'agriculture, gourmande en eau, ou encore l’évaporation de l’eau stockée. Mais depuis que les agriculteurs utilisent l'eau des réserves, la nappe est remontée et on observe une augmentation des niveaux d’eau dans le marais poitevin. La gestion est plus équilibrée. 

"On commence à voir les effets, c'est une nappe qui aujourd'hui se tient beaucoup mieux en été. Même en 2022 on n'a pas assisté à des effondrements de nappe", assure le président de France nature environnement en Vendée, qui n'était pourtant pas un partisan des méga-bassines. "Nous-mêmes on était opposés à ces projets, ce qu'il faut voir c'est que cela a permis une gestion collective de la ressource. Il y a encore du travail mais la situation s'est largement améliorée par rapport à 20 ou 30 ans", se réjouit-il. Trois autres réserves d'eau seront construites d'ici 3 ou 4 ans vers Longeville-sur-Mer. 

La rédaction vous recommande
À écouter aussi

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info
En Direct
/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte