On parle souvent des avions, moins du transport maritime. Or il représente 2,8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit un peu plus que le transport aérien qui en représente 2,2%. L’humanité ne va pas, du jour au lendemain, arrêter de voyager en avion ou de faire circuler les marchandises sur les océans du globe, mais voyons deux projets pour rendre ces moyens de transport moins émetteurs de gaz à effet de serre. La start-up anglaise Seabound vient d’équiper un porte-container long de 240m, capable de transporter 3.200 containers, d’un dispositif de capture du gaz carbonique en sortie de moteur.
Ce dispositif, branché sur l’échappement des moteurs, qui brûlent du mazout, consiste en plusieurs filtres d’oxyde de calcium, ce qu’on appelle couramment la chaux vive. Cette chaux réagit avec le CO2 et le transforme en carbonate de calcium, en calcaire. Ce qui est intéressant, c’est que le calcaire se vend sur les marchés de gros, entre une fois et demie à trois fois plus cher que la chaux vive ; ce qui rend le procédé économiquement intéressant.
Les premiers tests ont été concluants, le dispositif a piégé 78% du CO2 émis par les moteurs. Alors évidemment, la chaux vive, et le calcaire produit, ça pèse lourd. Sur un voyage en mer de 2 semaines, il faut embarquer des milliers de tonnes de chaux vive, jusqu’à un cinquième du poids du navire. Cela va le ralentir, mais un transport maritime un peu plus lent mais beaucoup plus bas carbone, cela devrait intéresser du monde ! Et cela nous rappelle que la capture du CO2 non pas dans l’air, mais là où il est émis, c’est-à-dire à la sortie des moteurs ou des chaudières, est un moyen recommandé par beaucoup d’experts pour limiter les émissions.
Les batteries pesant trop lourd, les avions électriques sont, pour l’instant, un rêve hors de portée, sauf peut-être pour les courts-courriers. C’est d’ailleurs aussi le cas d’une énergie dont on parle beaucoup, l’hydrogène. Pour décarboner les moyens et longs-courriers, les pistes les plus réalistes, ce sont les e-fuels, carburants de synthèse produits à partir de biomasse, ou comme le teste une autre start-up, Twelve, directement à partir du CO2 de l’atmosphère.
Le procédé est bien connu, on combine, par réaction électrochimique, le CO2 de l’air avec de l’eau pour produire du gaz. Ce qu’on appelle la méthanation. Le gaz est ensuite converti en carburant liquide. Twelve est en train de construire le premier réacteur à échelle industrielle. Mais pour ce procédé, il faut de l’énergie électrique, et il en faut même beaucoup. Heureusement, on sait faire de l’électricité bas carbone : nucléaire ou renouvelable. Évidemment ce carburant de synthèse est beaucoup plus cher que le classique, issu du pétrole, mais il est neutre en carbone, puisqu’il prélève du gaz carbonique dans l’air, gaz qu’il restitue lors de la combustion dans les réacteurs de l’avion. L’idée est d’en mélanger un peu, puis de plus en plus au kérosène issu du pétrole.
La route sera longue, mais dans quelques années, les effets du changement climatique seront tels que nous n’aurons pas le choix. Et c’est pour cela qu’il est vital que dès aujourd’hui, les innovations comme celles-ci se multiplient. C’est d’elles que viendront, un jour ou l’autre, la décarbonation des transports.
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