CentraleSupélec : qu’est-ce que la culture du viol ?

ÉCLAIRAGE - Alors qu'une centaine d'étudiants de l'école CentraleSupélec témoignent avoir été victimes d'agressions sexuelles, le phénomène de "culture du viol" est plus que jamais au cœur de l'actualité. Voici des éléments qui permettent de définir ce dangereux système.

L'école d'ingénieurs CentraleSupélec

Crédit : Google Street View

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C'est une centaine d'étudiants qui ont pris la parole pour dénoncer des actes d'agressions sexuelles au sein de la prestigieuse école d'ingénieurs CentraleSupélec. Le parquet d'Evry a annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire pour faire suite au rapport rendu anonymement par les victimes.

Alors que le choc est immense pour la direction de l'école d'ingénieurs de Supélec située à Gif-sur-Yvette dans l'Essonne, les étudiants semblent moins surpris de cette annonce. "Je comprends que les soirées en résidence soient plus propices à ce genre de faits, vu que lors des grosses soirées, il y a beaucoup de prévention et des personnels sont formés à réagir à ce genre de chose", explique Étienne, étudiant en deuxième année de l'école.

Pour Marie, militante auprès du collectif Nous Toutes depuis plus de deux ans, ces nouveaux témoignages révèlent un réel système de "culture du viol".

La culture du viol se manifeste dès que l'on minimise ou justifie des violences sexuelles.

Marie, militante Nous Toutes depuis 2 ans.

Selon elle, la culture du viol est l'illustration du "problème systémique" qui gangrène la société française. Ainsi, la culture du viol s'illustre par une "banalisation de toutes les formes d'agressions sexuelles". La militante illustre ses propos en donnant l'exemple d'une pyramide formée à la base par les outrages sexistes, puis qui évolue en différentes étapes avant de se terminer par le viol. C'est l'ensemble de ces actes qui, s'ils sont banalisés, créer une réelle culture du viol. "La culture du viol se manifeste dès que l'on minimise ou justifie des violences sexuelles", résume-t-elle.

Pointant du doigt les séries TV, les œuvres de fiction ou encore les propos tenus dans les médias, Marie illustre la problématique systémique de la culture du viol en France. "Je pense que nous avons tous en tête l'image d'un scénario romantique où la femme est ivre et se fait finalement abuser par le personnage qui est désigné comme étant le héros" ajoute la militante.

Information, sensibilisation et formation.

Pour mettre un terme aux violences sexistes et sexuelles et enrayer le processus de culture du viol, la formation est la solution, selon la militante. Selon elle, la prise de conscience du problème permettra d'accroître la vigilance des citoyens par rapport aux comportements inadaptés.

Pourtant, les formations de sensibilisation aux violences sexistes et sexuelles dispensées à l'école d'ingénieurs CentraleSupélec n'ont pas suffi pour éviter de tels actes. "Peut-être qu'il faudrait aussi s'assurer de la qualité des formations" glisse Marie avant de conclure cyniquement : "nous avons tous déjà suivi des réunions de travail d'une oreille fatiguée sans en retenir grand-chose."

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