"C'est une vie qui s'effondre" : pourquoi des médecins recrutés à l'étranger sont-ils sommés de rembourser leurs primes ?

Ils ont été recrutés à l'étranger avec des primes alléchantes. Des médecins sont aujourd'hui forcés de rembourser des dizaines de milliers d'euros en Seine-et-Marne. Au grand hôpital de l'Est francilien qui comprend les hôpitaux de Meaux, de Coulommiers et de Marne-la-Vallée, 50 médecins étrangers ont reçu l'ordre de rembourser des primes allant jusqu'à 100.000 euros, ce qu'ils avaient touché pour venir s'installer en France, dans ces territoires où l'on manque de blouses blanches. C'est écrit noir sur blanc dans leur contrat. 

La nouvelle direction juge ces primes illégales. La ligne a même été supprimée de leur fiche de paie. "C'est pire qu'un choc", explique Yasmine, jeune médecin d'origine algérienne, au micro de RTL. "Notre collègue a été contacté par son DRH pour nous dire : 'on doit rembourser cette somme' Je ne l'ai pas cru. C'est 140.000 pour moi", raconte-t-elle. 

Elle explique être dans l'incapacité de rembourser une telle somme, d'autant que sans ces primes, la médecin a perdu deux tiers de son salaire. Elle gagne désormais 1.500 euros par mois. "J'ai des projets, j'ai mon loyer, je fais un burn-out et je me suis mise en arrêt, témoigne-t-elle. C'est une vie qui s'effondre". 

Quatre médecins étrangers, selon les syndicats, ont décidé de partir. Une situation gravissime pour Catherine dos Santos, représentante de la CGT, pour qui "ils sont complètement indispensables". Plusieurs médecins ont déposé des requêtes devant le tribunal administratif pour faire annuler cette décision. La direction de l'établissement n'a pas répondu à nos sollicitations. Dans un document interne, elle propose aux médecins de lisser leur remboursement sur plusieurs années.

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