"Numerus apertus" : qu'est-ce que ce dispositif de sélection des étudiants en médecine bientôt supprimé ?

"Je vais supprimer le numerus apertus, pour former plus de médecins, le 17 juin", annonce sur France Inter, jeudi 12 juin Yannick Neuder. Cette déclaration formulée par le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins intervient à la suite d'une proposition de loi, allant dans ce sens, ayant été votée par l'Assemblée nationale en décembre 2023. Celle-ci est désormais "inscrite à l'ordre du Sénat", selon les déclarations de Yannick Neuder.

Dérivé du latin et signifiant "nombre ouvert", le numerus apertus désigne une forme de sélection consistant à admettre un nombre minimum d'étudiants en deuxième année de médecine. Celle-ci s'opère en fonction des capacités d'accueil des organismes de formation et des besoins d'accès aux soins sur le territoire. Le numerus apertus est fixé par les universités et les agences régionales de santé (ARS).

Une sélection modifiée pour mieux répondre aux besoins de professionnels médicaux en France

Il faut savoir que cette initiative est loin d'être la première entourant les sélections en deuxième année de médecine. Déjà en 2020, le numerus apertus succédait à un autre système, le numerus clausus, soit "nombre fermé". À l'époque, la PACES, unique voie d’accès jusque-là, laissait place à deux cursus : le PASS (Parcours d'accès santé spécifique) et la L.AS (Licence d'accès santé). Pourtant, de nouveaux défis entourant le secteur de la santé motivent de nouveaux changements dans le nombre d'étudiants susceptibles de passer en deuxième année de médecine. 

Le manque de médecins et de professionnels de santé en France se retrouve notamment dans certaines parties du territoire considérées comme de véritables "déserts médicaux". De plus, Yannick Neuder indiquait le 12 juin à Franceinfo que l'objectif est de "récupérer nos étudiants français qui sont partis en Roumanie, en Espagne, en Belgique" faire leurs études de médecine. En effet, afin de ne pas être victimes des redoutables sélections en France pour entrer en deuxième année de médecine, bon nombre d'étudiants choisissent de se former à l'étranger.