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"C'est un scandale de voir l'abandon de l'État vis-à-vis du transport ferroviaire" : ces TER menacés de disparaître faute de rénovation

Mi-avril, des usagers des lignes Paris-Clermont et Paris-Limoges-Toulouse se mobilisaient pour réclamer des investissements. Dans le département de l'Allier, les usagers de TER sont également touchés par cette détérioration du transport ferroviaire.

Un TER (Illustration)

Crédit : JOEL SAGET / AFP

RTL ÉVÉNEMENT - Ces TER menacés de disparaître faute de rénovation

00:03:23

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Des petites lignes de trains menacées de disparition. Le phénomène n'est pas nouveau, mais il s'accentue. En 10 ans, 10% du réseau ferroviaire a déjà été perdu. Dans le département de l'Allier, la question de ces lignes de TER est plutôt sensible, notamment celle qui relie Moulins à Lyon.

"C'est un scandale de voir l'abandon de l'État vis-à-vis du transport ferroviaire", déplore un utilisateur de la ligne. "C'est une épopée quoi, c'est la traversée du désert", ajoute un autre, abattu. Certains tentent quand même de relativiser. "C'est un côté épique de vivre ici si vous voulez, explique un usager avant de poursuivre. Moi je suis philosophe à mon âge, mais pour des gens pour qui c'est vital et important, c'est absolument dramatique quoi. On se dit qu'on nous prend pour la dernière roue du carrosse".

Des tronçons de voies vétustes

La ligne TER entre Moulins et Paray-le-Monial pourrait tout simplement être supprimée en 2027 car elle est jugée pas assez rentable avec moins de 500 passagers par jour. Beaucoup l'utilisent ici non pas pour du loisir, mais pour se rendre au travail entre deux départements, ce qui ajoute de l'incompréhension à ses usagers : "S'il n'y a pas d'alternative, je ne vois pas trop, à part déménager. Je ne sais pas".

Autre problème majeur, la vétusté de certains tronçons. Par exemple, le secteur entre Gilly-sur-Loire et Digoin. "Il y a environ 30 kilomètres et cette portion est très mauvaise. Il paraît qu'il y a 6.000 traverses à changer et la région Bourgogne, qui gère l'état de cette voie, ne veut pas remplacer ces traverses. Je trouve quand même incroyable qu'on soit incapable de se mettre d'accord entre deux régions qui sont côte à côte", déplore Michèle, retraitée.

La gronde des collectifs d'usagers

Pour défendre cette ligne TER, des collectifs d'usagers en colère se sont créés. Julien Vannier, porte-parole du collectif des usagers des trains d'Auvergne, ne décolère pas. Cette ligne, il la connaît par cœur et il la décrit tout simplement comme à l'abandon. "Si vous regardez bien, le rail est élimé, quand on frotte un petit peu sur les attaches de traverse, on voit de la rouille. Il y a de la mousse, de la végétation", décrit-il au micro de RTL.

À ses côtés, Kévin Mercier, vice-président de l'association de développement de la ligne Nevers-Paray-le-Monial-Lyon, aimerait tout simplement que le quotidien des habitants soit enfin pris en compte.

"J'ai envie de dire aux ministres d'écouter les territoires ruraux parce que les grandes villes sont bien desservies. On a tout donné pour le TGV, les autoroutes, tout ça. Mais nous, dans les petits territoires, on a vraiment besoin du train qui est essentiel pour pouvoir nous déplacer et aller dans les métropoles", explique-t-il.

Les collectifs ont prévu de rencontrer Frédéric Aguilera, le vice-président en charge des transports pour la région Auvergne Rhône-Alpes, le 19 mai prochain à Clermont-Ferrand. Ils tenteront de faire entendre une fois de plus leur voix.

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