Des élus et des usagers vont grimper à bord des deux pires lignes de France (Paris-Clermont et Paris-Limoges-Toulouse), ce mardi 15 avril pour venir déposer un livre blanc. Un acte symbolique pour réclamer des investissements sur ces axes. L'année dernière, les retards cumulés de la ligne Paris-Clermont ont totalisé 26 jours.
À bord de train, Côme, 22 ans, est étudiant à Paris, mais originaire de Clermont et il fait le trajet tous les mois depuis maintenant sept ans. "Ça arrive rarement que le train arrive à l'heure. Il m'est arrivé quelques fois d'avoir de gros retards de 2h, 3h. La dernière fois que je suis rentré à Clermont, on est arrivé avec 1h30 de retard. On est obligé d'annuler des rendez-vous, des choses qu'on n'a pas eues le temps de faire pendant la journée parce que le train avait du retard", explique-t-il.
Quelques sièges plus loin, Alexandra, étudiante, elle aussi, fait l'un de ses trois allers-retours mensuels. Arrivé à Clermont, elle doit normalement prendre une correspondance, mais les retards l'obligent à s'organiser autrement. "Par exemple, un train qui va arriver cinq minutes après, je sais que je ne l'aurai pas, donc par nature, je demande à mes parents de venir me chercher", explique-t-elle.
"Je pense que sur mes trois aller-retours par mois, je dois avoir au moins un aller-retour où il y a au moins trente minutes de retard", ajoute l'étudiante. Selon la SNCF, 81% des trajets sur cette ligne Paris-Clermont sont à l'heure, ce qui veut tout de même dire qu'un train sur cinq arrive en retard.
Selon la SNCF, les animaux sur les rails et les arbres qui tombent dessus sont responsables de 60% des retards. Elle investit donc pour grillager toutes ces voies. Plus de 800 millions d'euros ont été investis pour renouveler des infrastructures, notamment les rails vieillissants.
Mais le gros problème demeure les locomotives. Certaines ont plus de 40 ans, elles tombent très souvent en panne et c'est pourquoi de nouveaux trains, appelés les rames oxygène, étaient attendus en 2024. Il faudra finalement attendre mars 2027, car comme souvent dans le ferroviaire, tout prend du temps.
"Je crois qu'il y a eu trop de magiciens avant moi qui sont arrivés pour dire que tout allait changer du jour au lendemain. J'ai voulu dire ce qui était faisable, mais on restera pour ces deux années, dépendants d'un matériel qui est très vieillissant et très difficile à maintenir", explique le ministre des Transports, Philippe Tabarot.
Les quelques promotions et rabais sur les billets et les abonnements, ce n'est toujours pas assez pour les collectifs d'usagers mobilisés depuis des années.
"C'est une citation de Jacques Chirac : les promesses n'engagent que ceux qui les croient. C'est un peu la devise sur cette ligne parce que des promesses, on en a eu, la plupart n'ont pas été tenues. Nous on veut des scénarios concrets qui vont être étudiés et y voir plus clair", lance Stéphanie Picard, coordinatrice du collectif des usagers.
C'est pour cette raison que les usagers du Paris Clermont et du Paris Limoges Toulouse viennent faire entendre leur voix à Paris, ce mardi, à bord de ce qu'on surnomme déjà les trains de la colère.
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