Batz, Molène, Ouessant et Sein…Des îles Bretonnes où il n’y a parfois pas suffisamment d’élèves pour garder une classe ouverte ou même une école. Dans ces petits bouts de terre, une vingtaine de professeurs se relaient pour donner cours aux enfants dont les familles ont choisi la vie insulaire.
Sur le petit port du Conquet, situé sur la pointe de la Bretagne, Tanguy, 25 ans, attend "Le fronveur", un bateau qui l’emmène chaque vendredi sur l'île de Molène. Le jeune homme effectue depuis un an une traversée de 45 minutes, afin de dispenser un cours d'EPS aux élèves du collège des îles du Ponant.
L'établissement, unique en France, regroupe sept îles bretonnes, de Batz à Houat, en passant par Groix, Sein et Ouessant. Ce collège spécial a été crée en 1975, après que des intempéries ont empêché les collégiens, internes sur le continent, de rentrer chez eux pour Noël.
Depuis, les élèves restent tous sur leur île. Ce sont les enseignants, comme Tanguy, qui viennent à eux. À Molène, pas de grands bâtiments, les cours se font au Sémaphore et les effectifs sont considérablement réduits. On compte 3 élèves seulement, de 3 niveaux différents.
Les professeurs étant contraints de sortir de leur zone de confort et d'enseigner plusieurs spécialités, la polyvalence est une qualité indispensable pour donner cours sur ces îles. C'est le cas de Tanguy, qui en plus du sport, se charge des mathématiques. "C'est vrai que je suis plus à l'aise en EPS, mais maintenant avec un peu de recul ça ne me dérange pas. Et puis on a tout notre temps pour que l’élève comprenne l'exercice.", admet le jeune enseignant.
Des classes et une atmosphère allégées qui ne séduisent pas que les professeurs. Youenn, un élève de 12 ans, reconnaît, "C’est bien parce que les profs ne regardent que nous pendant le cours".
Point contraignant, le collège ne possède pas de cantine. Les parents doivent donc s'organiser au quotidien. Pour Marine, le plus important est de conserver l'école pour ses enfants : "Ils sont trop petits pour être internes dès la sixième. Ce n’est pas envisageable pour moi.", affirme la mère de famille.
Ce collège permet également de maintenir une population jeune sur l'île, qui ne compte que 134 habitants. Daniel Masson, le maire, en est bien conscient, "Les familles restent, et du coup cela crée des emplois, ça crée des services... Bien évidemment autour de tout cela, vient s'activer une vie économique.", confie l'élu.
Mais pour que ce collège existe, il faut des professeurs particulièrement motivés. À 7h15, Tanguy a déjà fait un trajet d'une heure et demie de voiture, "Je fais 600 km de voiture, et après c'est 45 min en bateau, donc ça fait en gros 12 h de transport par semaine ! Mes collègues me disent que je suis fou !". Un rythme effréné pour ce jeune enseignant, contre-actuel à mi-temps, qui gagne 900 euros pour 9h de cours par semaine.
Au total, ils sont 27 professeurs, à plein temps ou temps partiel, à sillonner les îles du Ponant. Tous se sont portés volontaires, leurs billets et les frais kilométriques sont pris en charge par l'Éducation Nationale. Un coût nécessaire pour maintenir ce service public sur les îles.
Le proviseur Éric Le Borgne explique que le bon fonctionnement du collège repose également sur une organisation cadencée, rythmée par le climat maritime. Il explique, "Il faut tenir compte du fait qu'ils enseignent sur deux îles, il faut aussi tenir compte des horaires des bateaux, et aussi de la météo. Car il y a une règle ici c'est qu'on accueille toujours les gamins.".
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