Boby Lapointe, un chanteur hors de son temps

Boby Lapointe a toujours eu un esprit un peu farfelu. Amateur de blagues, passionné par les jeux de mots, il ne se lance pas tout de suite dans la musique. Au départ, il enchaine les petits boulots, tous plus fous les uns que les autres : il a notamment été scaphandrier, vendeur de layette ou encore poseur d'antennes de télévision.

C'est dans les années 50 qu'il écrit enfin ses premières chansons. N'aimant pas la scène, il propose d'abord à d'autres chanteurs de les interpréter, mais personne n'en veut ! C'est finalement Bourvil qui lui permet de lancer sa carrière, lorsqu'il reprend l'une de ses chansons, Aragon et Castille, dans son film Poisson d'Avril. Si le film ne rencontre pas le succès qu'on lui connait aujourd'hui, il permet d'introduire Boby Lapointe dans le milieu parisien. Le chanteur est engagé dans un cabaret, puis il débarque dans le poste de télévision des Français en 1960, grâce à l'émission Les Raisins verts. Les téléspectateurs découvrent alors avec un homme simple, drôle, sans filtre, qui ne ressemble à personne d'autre.

Entre calembours, contrepèteries, allitérations et paronomases, Boby Lapointe n'écrit et ne chante comme personne. Surnommé le "chanteur sous-titré", ses chansons diffusées à la télévision étaient toujours accompagnées de sous-titres pour pouvoir comprendre leurs paroles. Sa virtuosité verbale en repoussait alors certains, mais elle forçait aussi l'admiration des chanteurs à succès de l'époque. Son ami Georges Brassens notamment, estimait qu'il était parvenu à inventer son propre langage.

Boby Lapointe aura finalement connu plus de succès après sa mort que de son vivant. Ses chansons font désormais partie du patrimoine culturel nationale. Entrées au répertoire de l'Education nationale, elles sont encore aujourd'hui enseignées dans de nombreuses écoles.

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