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La ville de Bastia (Corse)
Crédit : YANNICK GRAZIANI / AFP
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Direction la Corse, ce lundi. Est-ce que vous connaissez l'oursin violet ou la langouste rouge ? Ces espèces marines ont comme point commun d'être particulièrement vulnérables, voire menacées de disparition dans les eaux de la Méditerranée. C'est le magazine Le Point qui nous emmène cette semaine à la rencontre des chercheurs du laboratoire Stella Mare.
C'est en Corse, près de Bastia. Un laboratoire unique en France, géré par le CNRS et l'Université de Corse, et dont la mission est d'assurer la reproduction de ces espèces rares, avant de les réintroduire dans le Golfe de Saint Florent. Alors dans leur bassin, vous trouvez par exemple des milliers de bébés oursins. Ils mesurent quelques centimètres à peine et regagneront bientôt la mer, dans une zone où ils ont quasiment disparu.
Maitriser la reproduction de ces espèces n'est pas une mince affaire. Il faut recréer les habitats naturels dans des bassins, mesurer précisément la température de l'eau, la salinité, la luminosité. En l'espace de dix ans, ce labo y est parvenu pour sept espèces en déclin : il y a aussi l'huitre plate, le homard, l'araignée de mer et deux poissons côtiers très prisés : le denti et le corb.
Les causes de leur vulnérabilité sont presque toujours les mêmes. la surpêche, la pollution... l'urbanisation des côtes et le changement climatique. On est là face à l'illustration parfaite de tout ce qui affecte la biodiversité marine. Alors les chercheurs travaillent à faire stocker des géniteurs pour les faire pondre, obtenir des larves, puis les élever jusqu'au stade juvénile, pour enfin les réintroduire en mer.
Chaque étape est extrêmement délicate. On a parlé de l'habitat, il y a aussi la nourriture. L'alimentation évolue à chacun des différents stades de croissance. Et la survie de ces petites larves en dépend. Les chercheurs produisent donc eux-mêmes le phytoplancton et le zooplancton nécessaire.
Travail de précision donc, dans les 115 bassins que compte le laboratoire Stella Mare, 1.200 m2 d'écloseries dans lesquelles plusieurs pontes par an sont réalisées. Et ces techniques ont permis de donner naissance à quatre millions d'huitres plates. Elles ont été confiées à des ostréiculteurs pour réensemencer l'étang de Diana, à l'Est de la Corse. Une huitre qui résiste mieux aux parasites et aux virus, que l'huitre creuse qui était cultivée jusque-là.
Car au-delà de l'aspect purement écologique, il y a des enjeux économiques évidents. C'est aussi l'avenir de la pêche qui se joue dans ces bassins de laboratoire. Et les professionnels ne s'y trompent pas. L'un d'eux explique : mieux connaitre les espèces, l'état de la ressource, c'est essentiel pour continuer à travailler.
Et le labo ne se contente pas de relâcher ces poissons et crustacés. Il les suit, avec un système de capteurs, et de GPS. Les chercheurs observent en temps réel, leurs comportements une fois en mer. Voilà qui a valu la médaille de l'innovation du CNRS.
Et ce n'est pas fini. Dans les prochains mois, le laboratoire Stella Mare va travailler à assurer la reproduction de la patelle géante, un coquillage en voie d'extinction, interdit à la pêche, et dont la Corse demeure l'un des derniers gisements au monde. Il s'agit là de sauver une espèce condamnée à disparaitre.
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