Après les attentats de Bruxelles, l'Europe se réveille à nouveau frappée en son sein. Ces attaques qui ont causé la mort d'au moins 31 personnes et 260 blessés, ont marqué les esprits des Belges mais aussi des Européens. Le général Bertrand Soubelet, patron de l'ensemble des gendarmes d'outre-mer crée la polémique à travers la publication de son livre, intitulé Tout ce qu'il ne faut pas dire, dans lequel le devoir de réserve est rompu.
Avant toute chose, le général estime, comme l'a rappelé le premier ministre Manuel Valls que "nous sommes en guerre", et ce "depuis un certain temps", bien que nous ne voulions pas l'admettre et le reconnaître. Aujourd'hui, cette guerre touche "nos amis belges", avec lesquels nous avons une grande solidarité parce que nous-mêmes avons été durement touchés le 13 novembre dernier", déclare le général.
La guerre est un sujet à ne pas prendre à la légère, car elle "suppose des morts". Bertrand Soubelet appelle donc les Français à "adopter aujourd'hui, une posture qui est celle de gens qui se battent". La population de l'Hexagone est-elle véritablement prête ? Depuis le 13 novembre, le général estime que nous sommes prêts, même si "une petite révolution culturelle dans les esprits des Français" est nécessaire. De ce point de vue là, "y compris dans les orientations du gouvernement", la France "va vraiment dans le bon sens".
Après les événements tragiques de Bruxelles, Brice Hortefeux a déclaré que "les Européens font la guerre et la guerre est en Europe". Le général se joint aux propos de l'ancien ministre de l'Intérieur. Selon lui, "les attentats que nous connaissons aujourd'hui et particulièrement ceux d'hier à Bruxelles", représentent "un véritable défi, lancé à nos démocraties européennes".
Nous avons aussi en France des "Molenbeek"
Le général Bertrand Soubelet
La sécurité des Français et celle des Européens est donc prioritairement abordée. Néanmoins, le général indique qu'elle ne peut pas "être complètement assurée" car "idéalement, il faudrait des moyens considérables pour assurer une sécurité parfaite". Or, cela "n'existe pas".
Le phénomène de radicalisation n'arrange rien. Le général rappelle qu'en France "nous avons aussi des Molenbeek, des endroits où des gens se sont radicalisés et dont l'attitude n'est pas conforme aux exigences de notre démocratie".
Le livre du général "présente une perspective de long terme", explique-t-il. Autrement dit, cette perspective s'étale sur 20 à 30 ans et donc s'adresse aux gouvernements qui se sont succédés jusqu'à présent. Le général pointe "trente années de mollesse".
Selon lui, "les moyens que nous avons donnés à la justice sont notoirement insuffisants". Avant de critiquer nos magistrats, le patron des gendarmes d'outre-mer estime qu'il faudrait "avoir les moyens de travailler correctement". Mais ne rêvons pas, "plus de moyens n'auraient pas empêché les attentats". Le général explique qu'il s'agit d'autre chose : "une évolution de société".
Je suis simplement un citoyen qui parle et qui essaie d'être utile à son pays
Le général Bertrand Soubelet
Son livre ne se veut pas polémique mais souhaite ouvrir le débat sur la place des militaires dans notre société et de leur devoir de réserve. "Comment peuvent s'exprimer les militaires dans une démocratie ?". Voilà la question qui l'importe.
Par ailleurs, en réponse aux propos du directeur de la gendarmerie Denis Favier, "il n'y a aucune instrumentalisation de la gendarmerie" à travers ce livre. Le général insiste sur le fait qu'il ne ne cherche pas la polémique. "Je suis simplement un citoyen qui parle et qui essaie d'être utile à son pays", déclare-t-il.
Commentaires