Faut-il payer les femmes enceintes pour qu'elles arrêtent de fumer ? La pratique peut choquer mais pourrait se révéler efficace, alors que 28% des femmes enceintes continuent de fumer au troisième trimestre de leur grossesse. Le professeur Loic Josseran, président de l'Alliance tabac, défend cette initiative qu'il considère utile.
Le principe est simple. Au CHU de Brest, une expérimentation a été menée, proposant aux femmes enceintes arrêtant de fumer, une rémunération sous la forme de bons d'achats par exemple. Si certains s'indignent, Loïc Josseran, lui, s'en félicite : "Tout ce qui peut aider à amener vers le sevrage et à réfléchir sur sa consommation représente des avancées en terme de prévention et de prise en charge. Cela amène un regard neuf, un nouveau souffle."
Pour le professeur, cette façon de faire se rapproche beaucoup de ce que l'on cherche en consommant du tabac : "On fonctionne avec ce mécanisme sur quelque chose d'assez proche de ce que l'on cherche dans la consommation de tabac : on reste sur un axe de plaisir-récompense", affirme-t-il.
Et quant aux arguments moraux qu'il pourrait entendre concernant cette initiative, Loïc Josseran reste pragmatique : "Il vaut mieux que ce soit l'argent qui les motive plutôt que de ne pas penser du tout à arrêter de fumer. Les conséquences du tabagisme sont désastreuses pour l'enfant. Si cette méthode empêche effectivement d'exposer des bébés au tabac durant une grossesse, alors rien que ça c'est déjà quelque chose d'énorme", estime-t-il.
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