Accident à la SNCF : les "conducteurs ont peur", dit sur RTL un syndicaliste
Rémi Aufrere-Privel, secrétaire général adjoint CFDT Cheminots, regrette que la SNCF ait refusé la mise en place, même temporaire, de contrôleurs dans les trains du même type que celui impliqué dans un accident le 16 octobre dernier.

Guillaume Pepy, président de la SNCF, est revenu sur l'accident survenu le 16 octobre dernier dans les Ardennes, à l'origine du droit de retrait qui a paralysé une bonne partie du trafic des trains le week-end dernier. Choisi par Emmanuel Macron, Jean-Pierre Farandou devrait succéder à Guillaume Pepy à la tête de la SNCF dès le 1er novembre.
"C'est très difficile car nous avons l'impression qu'il y a une fracture entre le corps social cheminots et la haute direction de l'entreprise", assure Rémi Aufrere-Privel, secrétaire général adjoint CFDT Cheminots. Il parle d'une "fin de règne particulièrement pénible dans cette affaire de sécurité ferroviaire qui fait vraiment partie du réflexe du cheminots". Il juge que les salariés du groupe "ont l'impression de ne plus être entendus". Selon lui, "quand le PDG du groupe ne représente plus toute la SNCF, ne représente plus les cheminots, c'est quelque chose de très grave".
Guillaume Pepy a assuré quant à lui qu'"à la SNCF, personne ne transige avec la sécurité". "Dans le cadre de cet accident, la CFDT a demandé la mise en place, même temporaire, de contrôleurs de trains, dans les matériels en cause", mais cela a été refusé. "Aujourd'hui on a des conducteurs qui ont peur de conduire ces automoteurs car s'il y a une collision frontale, il risque de ne plus y avoir de système d'alarme d'alerte et ça c'est grave", estime le syndicaliste.
La sécurité reste un point sensible à la SNCF
Marc Fressoz, journaliste spécialiste des transports, auteur de Faillite à grande vitesse, assure qu'il y a "beaucoup de choses qui ne vont pas à la SNCF et que la sécurité reste un des points vraiment très sensibles". Le journaliste rappelle les deux accidents mortels de Brétigny-sur-Orge et le TGV d'essai qui a déraillé à Eckwersheim (Bas-Rhin) où il y a eu plusieurs morts. Il estime que la "question de la sécurité ferroviaire a été un peu délaissée pendant ces années".
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