Depuis le Mémorial de la prison de Montluc, à Lyon, Emmanuel Macron a rendu hommage à Jean Moulin, ce lundi 8 mai. À cette occasion, le président a assuré que la République est "nécessaire, vitale et juste".
Le chef de l'État a associé le nom de l'ancien préfet et chef de la résistance mort en 1943 sous la torture à l'historien Marc Bloch, aussi torturé puis fusillé en 1944 : "Moulin et Bloch nous disent que la République française n'est par définition ni bonne ni mauvaise, elle est nécessaire, vitale, juste", a-t-il ainsi déclaré.
Jean Moulin "avait la certitude intime, indéracinable, que la France en laquelle il croyait serait victorieuse, que d'autres, si ce n'est lui, en cueilleraient les fruits", a ajouté Emmanuel Macron.
Quant aux nazis, "ils ont buté sur quelque chose de silencieux qui couvait dans les poitrines (...), le fragile et éternel esprit de résistance" qui "caractérise profondément notre peuple", a souligné Emmanuel Macron.
"Mais il ne suffit pas, pour que justice soit faite, qu'une porte se verrouille, que le dernier bourreau passe derrière les barreaux", a-t-il ajouté, avant de rendre hommage aux passeurs de mémoire. Pour continuer cette transmission, "ayons confiance en nous et en ceux qui nous suivront", a-t-il dit.
Claude Bloch, 94 ans, passé à 15 ans par la prison avant d'être déporté à Auschwitz, et qui a accompagné le président dans sa déambulation, s'est dit "satisfait du discours" auprès de la presse.
Il a raconté : "Dans des cellules, à sept ou huit, je me demande encore aujourd'hui comme ils pouvaient tenir 24 heures sur 24. Le soir on se couchait par terre, on se battait contre les punaises."
Mais "le plus terrible c'était le matin quand il y avait ces appels de prisonniers et que l'appel se terminait par la formule 'avec bagages' ou 'sans bagages'", a relaté Claude Bloch. "Quand c'était 'sans bagages', on savait que cela voulait dire qu'on allait quitter la prison et être fusillé dans la journée" sinon "c'était pour être transféré ailleurs".
En parallèle de cette visite du chef de l'État, plusieurs milliers de personnes manifestaient lundi après-midi à Lyon dans une ambiance tendue pour protester contre la réforme des retraites, tout en rendant hommage aux résistants de la Seconde Guerre mondiale.
Quelque 3.000 personnes selon la préfecture, 5.000 selon la CGT, prenaient part à la manifestation, émaillée de tirs de gaz lacrymogènes et de quelques dégradations : vitres de la porte de la mairie de l'arrondissement cassées, comme des vitres de voitures et un abribus, conteneur à verre renversé, palettes enflammées, ont constaté des journalistes de l'Agence France-Presse (AFP).
La préfecture du Rhône ayant interdit tout rassemblement dans un large périmètre autour du mémorial, les participants défilaient en bordure de la zone interdite. "La Résistance ça concerne tout le monde, ce n'est pas normal qu'on ne puisse pas assister aux cérémonies d'hommage à Montluc", a confié parmi les manifestants Jean-Pierre Mestat, retraité de 74 ans. "Les gens sont en colère. Si on veut faire tomber la colère, il faut agir autrement".
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