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14 juillet : pourquoi il y aura moins de feux d'artifice en France cet été

Aurez-vous droit à un feu d'artifice dans votre commune le 13 ou14 juillet ? Rien de moins sûr cette année. L’explication : avec la sécheresse, les risques d'incendie font craindre une cascade d'annulations plus importante encore que celle de l'année dernière.

Un feu d'artifice (illustration)

Crédit : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

FEUX D'ARTIFICE - Pourquoi vous en verrez moins cet été

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Vincent Serrano

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La sécheresse et les incendies avaient déjà causé l’annulation de dizaines de feux d’artifice l’été dernier. On se dirige vers la même situation pour cet été. Perpignan est en alerte rouge depuis le 10 mai concernant la sécheresse, il n'y aura donc pas de feu d’artifice le 14 juillet. La mairie n’a même pas cherché à en organiser un. 

En ce moment, partout en France des feux d’artifice sont annulés dans le cadre des fêtes de la Saint-Jean prévues ce week-end, une hécatombe annoncée sur les réseaux sociaux. Saint-Nazaire, dans les Pyrénées-Orientales, Nordhouse en Alsace, Cléon, Pommeuse, Jouy-le-Moutier en région parisienne, Saint-Léger sous Cholet. Des dizaines de feux d’artifice annulés ou interdit pour cause de sécheresse par des arrêtés préfectoraux. C’est le cas dans le Bas-Rhin jusqu’à la fin du mois. Pour d’autres départements l'arrêté s'étend même après le 14 juillet. 

Sur les 25 communes que nous avons appelées partout en France, 18 ont dit être inquiètes et s’attendent à voir leur feu d’artifice du 14 juillet annulé parce que la sécheresse ou la canicule seront trop importantes d’ici là. "L’année dernière, à la même période, j’ai pu faire le feu de la Saint-Jean sans problème. Là… je suis contraint et forcé de l’annuler ! Donc pour le 14 juillet, je ne préfère pas prendre de risque, et je reporte à fin août-début septembre. Histoire de ne pas mettre en danger l’artificier qui a sûrement déjà dû avancer des frais", explique le maire d’une commune de Seine-et-Marne.

Des exigences trop strictes pour les communes

Ce que craignent beaucoup de maires surtout, c’est de ne pas pouvoir répondre aux exigences posées par les arrêtés sécheresse, qui sont impossibles à tenir. En Indre-et-Loire, dans les Yvelines, en Seine-et-Marne, pour ne citer que ces départements, les arrêtés disent surtout de ne pas tirer de feu d’artifice à moins de 200 mètres d’une végétation.  Autant dire que pour beaucoup de maires ruraux c’est impossible à tenir.

"A gauche de la forêt, à droite de la forêt. Qu'est-ce qu'on fait ? Je suis obligé de revoir ma copie intégralement avec l'aide de la ville et l'artificier et les services de l'Etat. Sans compter le déplacement de la population qui ne sait pas que ce n'est pas là où c'est tiré habituellement. C'est un casse-tête", confie Hervé Florzak, le maire de Jouy-le-Moutier. Alors, lui croise les doigts, tente de trouver une solution, mais des maires m’ont déjà dit encore hier soir, comme à Courdimanche dans le Val d’Oise, qu'ils annulaient, faute de solution de rechange, ou qu'ils reportaient à la fin du mois d'août voire début septembre.
 
Les conséquences sont dramatiques pour les artificiers, convaincus que ce sera une hécatombe cet été, comme l'affirme Frédérique Favorin, grand nom de l’artifice dans les Landes depuis plusieurs générations, qui a mis la clé sous la porte en avril dernier. "Le 14 juillet on avait quasiment 40 feux à tirer en 2 jours. Le manque à gagner a été de plus de 150.000 euros l'été dernier. Les feux perdus l'été on ne les rattrape pas l'hiver. J'ai de la colère mais de moins en moins de regrets vu ce qu'il va se passer, ça devient trop compliqué", confie-t-elle.

Un enjeu de sécurité aussi

Les communes et les artificiers doivent aussi composer avec l’aspect sécurité cet été. L'an dernier, deux personnes avaient perdu la vie lors du feu d’artifice à Cholet. L’enquête se poursuit mais depuis les contrôles de la préfecture, des gendarmes sont renforcés, parfois quelques minutes seulement avant le lancement du feu d’artifice. Ce qui décourage là aussi certains artificiers ou communes.
 
À Boulogne-Billancourt, par exemple, l’équipe municipale au moment de déposer son dossier feu d’artifice en préfecture s’est vue demander de ne pas placer le public à moins de 200 mètres et surtout de fermer complètement l'espace les 2 ou 3 jours avant l'événement. La mairie a expliqué à RTL que c’est impossible, parce qu’il y a la poste et le commissariat dans le périmètre et qu’elle ne demandera pas de dérogation. On se dirige donc vers l’annulation du feu d’artifice à Boulogne-Billancourt.

Même problématique dans d’autres villes, comme à Paris, qui n’a pas souhaité confirmer l'information selon laquelle elle devrait, pour des raisons de sécurité là aussi, fermer 2 ou 3 jours avant le périmètre autour du stand de tir. Un périmètre qui comporterait entre autres le Champs-de-Mars, le pont de Iéna, secteur ultra fréquenté. Les prochaines semaines seront décisives pour les municipalités, alors que des réunions devraient avoir lieu dans les préfectures et les sous-préfectures pour voir si des dérogations ou aménagements sont possibles dans certains cas, comme par exemple mouiller les sols avant de tirer le feu d’artifice et éviter l’annulation.

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