Redevance audiovisuelle : par quoi serait-elle remplacée si elle disparaît ?
ÉCLAIRAGE - Gérald Darmanin, le ministre des Comptes publics, n'exclut pas de supprimer la redevance audiovisuelle. Par quoi serait-elle remplacée ? Comment la financer si elle disparaît ?

Elle a 70 ans et elle est obsolète. La redevance audiovisuelle avait été créée en 1949 et Gérald Darmanin, le ministre des Comptes public, n'exclut pas de la supprimer. Il affirme même avoir fait cette proposition au Président de la République et au Premier ministre. 28 millions de foyers s'en acquittent, elle représente 3,2 milliards d'euros.
En 2008, une commission parlementaire, conduite par Jean-François Copé, se posait la question. L'été dernier, Françoise Nyssen, ministre de la Culture, avait évoqué la suppression de la redevance, avant de se faire recadrer dans l'heure qui suit par Matignon.
Ce 29 mars, c'est Bercy qui relance l'idée, à titre personnel, précise le ministre. La redevance est adossée à la taxe d'habitation, la collecter n'est donc pas très cher, environ 20 euros sur les 139 euros au total. Mais quand il n'y aura plus de taxe d'habitation en 2020, ce ne sera plus la même chose.
Y aura-t-il une autre forme de redevance ?
À Bercy, on assure qu'elle ne sera pas remplacée. On ne crée plus d'impôts ou de taxes nouvelles. C'est la doctrine. Il faut tout de même trouver entre 3 et 4 milliards d'euros par an. Le redevance ne sert pas qu'à financer le budget de France Télévision ou de Radio France, elle aide aussi les radios associatives et soutient la création audiovisuelle avec des subventions pour les boîtes de production. On estime que 100.000 personnes sont directement liées à cette redevance en France.
On peut proposer des économies budgétaires au niveau de l'État, dit-on à Bercy. On peut demander aux chaînes de réduire leurs coûts. On peut aussi remettre plus d'écrans de publicités à l'antenne. À chaque fois, ce sont des propositions explosives.
On peut aussi taxer les propriétaires de télévisions, de smartphones, de tablettes ou d'ordinateurs. Cela correspond à nos nouveaux modes de consommation des contenus audiovisuels mais à Bercy, on assure bien que ce n'est pas la philosophie du gouvernement. On la supprime donc, mais on ne sait pas comment on la finance.
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