Les États-Unis, les nouveaux rois du pétrole mondial
DÉCRYPTAGE - Dans cinq ans, les États-Unis produiront plus de pétrole que la Russie et l'Arabie Saoudite réunis. Une grande première depuis la Seconde Guerre mondiale.

C'est un renversement économique et géostratégique majeur. Les États-Unis seront dès l’an prochain exportateurs net d’énergie. Cela peut paraître un peu théorique. En réalité, c’est un bouleversement des équilibres qui s’annonce.
Dans cinq ans, le prochain président des États-Unis sera à la tête d’un pays qui produira plus de pétrole que l’addition du couple Russie et Arabie Saoudite. Ce qui était une hypothèse il y a une petite décennie est désormais une certitude.
L’Amérique est déjà depuis 2017 un pays qui exporte du gaz après que Barack Obama ait levé, sous la pression des industriels, les verrous qui régulaient la vente de gaz à l’étranger. Elle sera donc aussi exportatrice de pétrole et de produits dérivés dès l’an prochain. Une grande première depuis la Seconde Guerre mondiale.
Trump a dynamité les protections environnementales
L’installation de Donald Trump à la Maison Blanche a joué dans cette évolution. Le dynamitage par ce président des normes de protections environnementales et ses réformes fiscales n’y sont pas pour rien. Mais Trump n’est que l’un des facteurs.
Il y en a un très simple, ce qui ne signifie pas que c’est le plus banal : l’économie américaine affiche des taux de croissance enviables mais le pays consomme moins de pétrole. C’est le fruit des nouvelles technologies et des énergies alternatives.
L’autre facteur, de loin le plus décisif, est l’envol de la production de pétrole et de gaz de schistes. Les volumes extraits battent record sur record : + 20% l’an dernier. Et ce rythme ne devrait pas s’essouffler puisque 70% des réserves économiquement exploitables, c’est-à-dire avec un pétrole jusqu’à 60$ le baril, sont encore disponibles.
La fin du pouvoir de l’OPEP ?
C’est en tout cas un sérieux rééquilibrage des rapports de force. Il est évident qu’à eux seuls, les États-Unis ne peuvent alimenter et encore moins se substituer aux livraisons russes, saoudiennes ou irakiennes.
Mais Washington va disposer de nouvelles marges de manœuvres qui, selon la politique du locataire de la Maison Blanche, pourront se transformer en leviers supplémentaires dans ses relations avec le reste du monde.
D’abord parce qu’en interne cette autonomie énergétique va réduire la dépendance et le déficit commercial du pays. Hors de ses frontières, elle va pouvoir peser un peu plus encore sur le sort des pays qui n’existent que grâce à la rente pétrolière.
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