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Brésil : "Un pays de plus tombe dans le populisme", dit Lenglet

ÉDITO - Le candidat d'extrême-droite Jair Bolsonaro a récolté près de 47% des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle brésilienne, dimanche 7 octobre.

Jair Bolsonaro, ex-candidat d'extrême-droite du Social Liberal Party (Brésil)
Crédit : FERNANDO SOUZA / AFP
Brésil : "un pays de plus tombe dans le populisme", dit Lenglet
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François Lenglet
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Les Brésiliens ont voté dimanche 7 octobre pour élire leur président, et c'est un candidat bien atypique qui est en tête. Comme les sondages l'avaient annoncé, c'est Jair Bolsonaro qui arrive à la première place de ce premier tour, à près de 47%. 

Un candidat d'extrême-droite, proche des militaires, ancien militaire lui-même, promoteur des valeurs familiales traditionnelles, qui rappelle souvent Donald Trump par son verbe désinhibé et son intempérance. C'est un pays de plus qui tombe dans ce qu'on appelle le populisme, alors que cet aventurier est en passe de gagner le 28 octobre prochain, lors du scrutin décisif. Bolsonaro a su utiliser à son profit le profond ras le bol des Brésiliens vis-à-vis de leur classe politique.
 
Pourtant, il n'y a pas si longtemps, le Brésil avait une économie en pleine forme. Souvenez-vous des BRIC, Brésil Russie Inde Chine, les nouvelles puissances qui devaient dominer le monde, après la crise de 2008 qui avait fait s'effondrer les États-Unis et l'Occident. 

Mais plusieurs phénomènes se sont conjugués. Une corruption dramatique, qui a fait récuser les élites, en particulier les élites de la gauche, du Parti des Travailleurs, naguère dirigé par Lula, aujourd'hui en prison, et par Dilma Roussef, sa successeur, qui a été destituée. Une montée extravagante de la criminalité, avec un doublement des homicides depuis 2010. Une récession profonde, l'activité a baisser de 10% sur les dernières années. Des finances publiques exsangues, et un État providence dévoré par les profiteurs, en particulier les fonctionnaires, au détriment des plus pauvres.

Le ressentiment des électeurs

C'est tout le pays qui ploie sous ces chocs économiques, politiques et sociétaux simultanés. Le ressentiment des électeurs est donc très fort, il a ouvert la porte aux discours extrémistes de Bolsonaro. Alors que le pays était une jeune démocratie prometteuse, née dans les années 1980, quand les militaires ont été chassés. Et qu'il est parvenu à réduire la pauvreté, sous la présidence de Lula. Quinze ans plus tard, voilà les militaires qui reviennent, sous le masque grimaçant du candidat en tête du scrutin, promoteur d'un pouvoir fort, voire dictatorial.

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C'est donc un pays de plus qui risque de passer dans les mains des populistes. Il s'agit d'une véritable marée, que l'on voit en Europe, en Europe du Nord en particulier, aux États-Unis, en Asie du sud-est, en Amérique du Sud. Sans oublier la Russie, avec l'évolution du régime de Poutine, la Turquie, avec Erdogan, le Chine, avec Xijingping qui lui aussi a considérablement renforcé son pouvoir et le culte de la personnalité. Le monde entier installe des pouvoirs forts, en rupture au moins apparente avec les élites économiques et politiques. Nous sommes dans un cycle mondial populiste, autoritaire.
 
Il ne faut pas oublier que la crise a été mondiale. Ça explique pourquoi des pays aussi différents ont les mêmes calendriers idéologiques. La mondialisation, par définition, touche la planète entière. Elle a les mêmes conséquences partout : une élévation du niveau de vie des élites, des citoyens les mieux formés et les plus mobiles, et au contraire des difficultés accrues pour les classes moyennes et populaires, la progression des inégalités, le ressentiment contre les dirigeants, le besoin de protection. Les mêmes causes produisent les mêmes effets, dans différents endroits du monde. Partout, le vote populiste, c'est la lutte des classes des temps modernes, alors que syndicats et partis traditionnels sont incapables de satisfaire les électeurs.

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