Après le raid boursier de l’État néerlandais sur Air France, la semaine dernière, un armistice se profile. Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a reçu son homologue hollandais à Paris en toute fin de semaine dernière, et le ton n’est plus du tout le même. Paris se prépare à collaborer avec La Haye, la capitale des Pays-Bas, et à co-administrer la compagnie aérienne.
Paris s’incline donc devant le fait accompli. Il semble que l’achat de 14% d’Air France par l’État néerlandais ait été effectué dans les règles, et qu’il ne soit donc pas contestable juridiquement.
Par ailleurs, la France gardera une voix prépondérante au Conseil, grâce à un système des droits de vote double, qui lui assure l’avantage pour 2 ans. Mais un groupe de travail franco-néerlandais va se mettre en place, pour réformer la gouvernance de l'entreprise et améliorer sa compétitivité.
On peut se demander si cela n’est pas, en fait, une très bonne nouvelle pour Air France, qu’un nouvel actionnaire puissant s’immisce dans son tête à tête avec l’État français. Celui-ci avait jusqu’ici le rôle et le statut d’actionnaire de référence. Peut-être va-t-il y avoir, du coup, une forme de normalisation sociale dont la compagnie a absolument besoin.
Il faut savoir que les grèves des 4 dernières années ont coûté à l’entreprise 1 milliard d’euros, en particulier celle des pilotes. Les pilotes oseront-ils encore faire prévaloir leurs intérêts de façon éhontée, face à un autre actionnaire que l’État français ? Les Hollandais ne sont pas habitués au cirque social que nous offre Air France au moins 2 fois par an. Il n’y a pas encore si longtemps, le DRH de l’entreprise a été attaqué par des syndicalistes qui lui ont déchiré sa chemise.
Sans doute faut-il que l'État français perde un peu la main pour qu’Air France aille mieux. Il n'y pas si longtemps sur RTL, Alain Vidalies, ministre des Transports, avait pris le parti des grévistes contre la direction de l’époque ! C’est dire si la tutelle n’a pas aidé, à l’époque, les réformes envisagées. Et que dire de la laborieuse succession de Janaillac, l’avant-dernier patron, où la France voulait installer encore une fois un énarque, encore une fois quelqu’un qui n’avait pas l’expérience de l’aérien. Le projet a été bloqué par les Hollandais. Avec ce nouvel actionnaire, KLM sera plus influente dans le groupe et c’est tant mieux.
Car KLM est une compagnie qui marche très bien. Par rapport à la date de la fusion, il y a 15 ans, son chiffre d’affaires a doublé, alors que celui d’Air France n’a qu’à peine progressé. Et la rentabilité des Hollandais est désormais 5 fois supérieure à celle des Français. Du coup, un peu plus de 80% des bons résultats de l’année dernière, proviennent de KLM, à la fois plus petite et beaucoup plus rentable. Il y a donc probablement des choses à apprendre de cette entreprise. Faire faire une cure de Gouda à nos pilotes ne leur fera certainement pas de mal.
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