Que celui qui n’est jamais allé se renseigner sur internet parce qu’il avait un problème de santé me jette la première pierre. Je ne reçois pas de caillou ? Très bien, je continue. J’ai déjà eu l’occasion de vous alerter sur cette habitude dont il faut vous débarrasser et qui consiste à demander à Google de quelle maladie vous souffrez quand vous avez mal quelque part.
Cela ne produit que de l’anxiété et ça fait augmenter la population des hypocondriaques. J’ai bien conscience qu’en reparler revient, comment dire… si j’osais… allez, j’ose… que ça revient à "uriner dans un Stradivarius". Mais bon, si j’arrive à convaincre quelques auditeurs, ce sera toujours ça de pris.
J’ai peut-être de quoi les faire réfléchir. Figurez-vous qu’une start-up a récemment sondé quelque 3.000 médecins. Plus de 80% d’entre eux ont confirmé qu’ils reçoivent régulièrement, en consultation, des patients qui se sont auto-diagnostiqués. Ou qui croient l’avoir fait. Mais c’est sur la suite qu’il faut méditer : dans 85% des cas, le patient est à côté de la plaque.
Il croit avoir une bronchite parce qu’il tousse. Il confond rhume et sinusite. Il parle de gastro dès que son ventre le fait souffrir ou réclame une IRM dès qu’il a mal au genou. Un des médecins rapporte même le cas d’un malade persuadé d’avoir une grippe alors que son rein était gravement infecté.
Je passe sur le fait qu’un médecin puisse être agacé quand on tente de lui expliquer son métier : après tout, il est là pour écouter et je vous encourage à lui parler. Mais disons qu’il y a toujours un risque, quand le patient est persuasif, de se laisser embarquer par ce qu’il croit être une bonne piste.
Un médecin, que ce soit dans son cabinet ou aux urgences, traite avec des dizaines de patients. S’il doit prendre à chaque fois 5 minutes pour détricoter l’auto-diagnostic de chaque patient, à la fin de la journée, il a perdu un temps précieux qui serait mieux utilisé s’il était consacré à consolider la relation de confiance qu’il se doit d’entretenir avec ses patients.
Il n’y a rien de pire, pour un médecin, que de voir repartir un patient déçu, parce qu’il n’a pas obtenu le médicament auquel il croyait pouvoir prétendre. Après, je reconnais que dans certains cas, la culture médicale du patient peut être intéressante.
Certains patients souffrent de maladies chroniques. Le diabète, l’asthme, la dépression, l’insuffisance rénale sont des maladies chroniques. Il y en a d’autres. Ces maladies, parce qu’ils vivent avec, les patients ont appris à les connaitre. Ils en sont presque devenus experts. Et avec eux, la discussion est au contraire utile parce qu’elle permet d’affiner les choses.
Donc je dis oui à la pêche aux infos quand vous consacrez beaucoup de temps à l’exercice et que la maladie vous est familière. Mais je dis non quand il s’agit d’aller piquer un diagnostic aléatoire de manière occasionnelle. D’autant qu’en matière de santé, le net est un marigot de fake news.
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