La fourchette est assez large. Il est question au mieux de 600.000, au pire 1,3 million de personnes dont l’humeur joue les montagnes russes et oscille entre poussées d’exaltation et période de dépression. Hommes et femmes sont également touchés par cette psychose dont les symptômes apparaissent généralement entre 15 et 25 ans et ne disparaissent plus ensuite.
Ces symptômes résident principalement dans l’alternance d’épisodes maniaques et d’épisodes dépressifs.
L’épisode maniaque donne à voir des personnes hyperactives, désinhibées, volubiles, qui fourmillent de projets tous plus improbables les uns que les autres, promettent de renverser des montagnes, baignent dans l’euphorie et surconsomment. Pendant cet épisode, le patient se sent invulnérable, irrésistible, donne son avis sur tout avec une force de persuasion encore plus marquée s’il ne maitrise pas le sujet ! Ce peut être particulièrement éprouvant pour son entourage.
Viennent ensuite les épisodes dépressifs et c’est tout l’inverse. Un festival de tristesse, de déconcentration, de manque d’envie, de perte d’estime de soi. Le patient est dans la culpabilité.
Ces deux phases ne se succèdent pas systématiquement. Il y a des périodes de répit pendant lesquelles le patient retrouve un semblant de stabilité psychique et c’est heureux parce qu’en période de crise, il arrive que le sommeil soit difficile à trouver, ce qui fragilise encore plus l’équilibre psychique.
Mais, cette période de calme, c’est un peu comme la bonne santé du Docteur Knock de Jules Romains : "Un état transitoire qui ne présage rien de bon". Bref, on sait que la tempête resurgira tôt ou tard.
Naît-on maniaco-dépressif ou le devient-on ? C’est très difficile de répondre. Il y a débat. Quand les parents sont concernés, le risque est accru pour les enfants. Le caractère héréditaire est donc avéré. Mais ça ne veut pas dire qu’il relève de l’innée. Ce seraient plutôt les caractères acquis qui expliqueraient cette hérédité.
Il y a des profils : les personnes maltraitées durant leur enfance, les personnes dont la mère a consommé des substances toxiques quand elle était enceinte. Ces comportements perturbent le développement neuronal.
Le mode de vie peut aussi être incriminé : la consommation de cannabis et d’alcool, un sommeil perturbé et certains événements de vie stressants (qu’il s’agisse de conflits familiaux ou de problèmes professionnels), s’inscrivent dans la liste des facteurs dont aucun ne semble déterminant mais où tous peuvent jouer un rôle.
Au fond, l’enjeu, c’est moins d’identifier la cause de la maladie que de disposer d’un diagnostic précoce. Plus la prise en charge est rapide, meilleur est le pronostic à long terme.
Les médicaments et le suivi psychothérapeutique. La difficulté, c’est de faire comprendre au patient que le traitement doit être scrupuleusement suivi. Beaucoup de malades, au prétexte qu’il se sentent mieux, relâchent leurs efforts et rechutent.
Quant au suivi psychiatrique, il doit être permanent, même en l’absence de traitement médicamenteux, même en cas de disparition des symptômes. Il permet au malade de mieux se connaitre et de voir venir les signes avant-coureurs des épisodes maniaques ou dépressifs.
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