À compter de ce lundi 20 décembre, les heures supplémentaires seront payées doubles à l’hôpital. Une mesure afin de lutter contre l’incroyable pénurie de soignants qui frappe le système de santé français. C’est le Premier ministre Jean Castex qui l’avait annoncé vendredi 17 décembre, lors de sa conférence de presse.
Faire monter les prix pour tenter d’attirer le personnel manquant dans les hôpitaux, en particulier les infirmiers. Martin Hirsch, le patron de l’APHP, qui gère 39 établissements hospitaliers en Île-de-France, a lui aussi lancé une campagne de recrutement, où l’on proposait à la fois un travail, une prime à l’embauche et des facilités de logement. Mais le résultat quasi-nul.
Conséquence pointée par le Conseil scientifique, un lit sur cinq est fermé dans les grands hôpitaux publics français, faute d’infirmières, d’aides-soignantes mais aussi de médecins. 1.300 démissions d’infirmières auraient été enregistrées cette année. Un millier d’étudiants ont abandonné le métier en cours de formation, notamment après avoir été mobilisé lors des premières vagues Covid-19. Et près de 10% du personnel soignant serait en arrêt maladie.
La crise sanitaire a été un élément révélateur de cette situation. Burn-out causés par la surcharge de travail en effet durant les premières vagues, environnement administratif complexe et paralysant, salaire insuffisant, absence de progression dans les carrières, tout cela s’est cumulé.
Conséquence, un bon nombre de professionnels préfèrent exercer en intérim, recrutés à la journée, par exemple dans les centres de vaccination, plutôt que de faire de longues gardes sous-payées dans les hôpitaux. Et ce qui est saisissant, c’est qu’il s’agit d’un problème qui dépasse largement la France.
Cette situation n'est pas seulement en France. Aux États-Unis, le problème est tel que depuis quelques jours, de nombreux hôpitaux se remettent à recruter du personnel non vacciné, en contradiction avec une directive de l’administration Joe Biden, qui avait rendu le vaccin obligatoire pour les soignants.
En Belgique, selon les organismes professionnels, pour deux infirmières qui arrivent, cinq disparaissent. Plusieurs dizaines de milliers de diplômés des écoles d’infirmiers en âge de travailler n’exercent pas ou plus cette profession. En Allemagne, le même problème a causé la fermeture de 4.500 lits à l’hôpital, soit 17% de la capacité d’accueil. L’Allemagne, l’Autriche, la Suisse tentent de faire appel aux diplômés des pays voisins, comme la Slovénie et la Roumanie, qui sont, elles, en voie de désertification médicale avancée.
Au Royaume-Uni, la situation est dramatique au NHS, le service de santé public, à la fois à cause du blues des soignants et du durcissement des règles d’immigration qui a suivi le Brexit. Il y a aujourd’hui 8.000 infirmières de moins outre-manche qu’en 2016.
Le Conseil International des Infirmières estimait qu’il va manquer jusqu’à 13 millions de
professionnelles dans le monde, au moins trois ou quatre ans. En France, le Ségur de la santé a augmenté les salaires de base de 290 euros par mois, ce qui
porte la rémunération en début de carrière à un peu plus de 2.000 euros par
mois.
Mais cela ne règle pas ni les questions d’organisation ni la progression
de carrière, alors que le système de santé, indépendamment de l’épidémie et de
son devenir, sera de plus en plus sollicité compte tenu du vieillissement, et
aura donc besoin de davantage de bras encore qu’aujourd’hui.
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