Dons de plasma : accusées d'être dangereuses, la moitié des machines retirées en France

C'est "une mesure de précaution". Ce jeudi 13 septembre, les autorités sanitaires ont pris la décision de suspendre l'utilisation de machines de collecte de plasma fabriquées par l'américain Haemonetics. Accusées d'être dangereuses pour les donneurs, elles pourraient leur faire courir des risques d'empoisonnement.

Cette suspension concerne environ 300 machines, soit la moitié du parc existant en France. A l'origine de cette décision, "plusieurs signalements de matériovigilance portant sur ces dispositifs de prélèvements sanguins", indique l'Agence du médicament ANSM. "C'est une mesure de précaution dans l'attente des expertises" diligentées par l'ANSM, a indiqué à le Dr Sylvie Gross, directrice médicale de l'Etablissement français du sang (EFS). 

Plusieurs incidents signalés à l'EFS - dont un en août et l'autre en septembre - font état d'anomalies dans la quantité, la taille et l'aspect inhabituels de particules noires visibles à l’œil nu, selon l'ANSM. Des particules en cours d'analyse.

Au total, l'ANSM fait état de "49 signalements depuis début 2018 relatant des bruits lors des collectes" réalisées avec ces appareils. Le 23 mai, trois lanceurs d'alerte avaient déposé plainte auprès du pôle santé publique du tribunal de grande instance de Paris, pour "mise en danger de la vie d'autrui", "tromperie aggravée", et non-mise en oeuvre d'une procédure de retrait et de rappel de produits de santé. 

Composants cancérogènes

Tous trois dénoncent les dangers des appareils de Haemonetics pour l'aphérèse, technique de prélèvement du plasma sanguin qui consiste à extraire le sang du donneur bénévole, en isoler le plasma, et lui réinjecter le reste du sang. 

Tous les plaignants affirment par ailleurs que les dysfonctionnements de ces machines présentent des risques d'exposition à des composants cancérogènes ou mutagènes.