Coronavirus à Marseille : des médecins avertissent sur des "clusters" familiaux
VU DANS LA PRESSE - Dans les quartiers Nord de Marseille, surpeuplés, il est impossible d'isoler les malades.

Des foyers épidémiques de coronavirus, aussi appelés “clusters”, ont été repérés dans les quartiers Nord de Marseille. Des médecins ont sonné l’alarme et exigent des autorités qu’elles réagissent au plus vite : il faut isoler les malades. Et pour cela, il faut des places d’hébergement disponibles.
Environ 200 tests sont réalisés chaque jour dans cette zone de Marseille, grâce au dispositif “NordCovid” implanté dans les quartiers défavorisés de Malpassé et Kallisté, explique Ouest France. Les médecins ont ainsi pu constater le développement de “clusters” familiaux.
Annie Levy-Mozziconacci, médecin à l’Hôpital Nord et conseillère municipale d’opposition, alerte sur la surpopulation dans ces habitations. Pour elle, il est indispensable de trouver des lieux d’hébergement. Sans quoi, il est impossible d’isoler correctement les malades.
“J’ai envoyé une lettre à la préfète à l’égalité des chances le 20 avril, nous sommes début mai et nous n’avons pu mettre personne à l’abri”, regrette-t-elle. “Ça se décante un peu car, a priori, on va obtenir une aile dédiée aux patients Covid dans un centre d’hébergement social", nuance Aloys Vimard, coordinateur du projet pour Médecins sans frontières.
En attente du déconfinement
Dans un courriel, la préfecture a expliqué qu'il y avait bien "une volonté d’accompagner la démarche d’isolement des personnes malades qui ne pourraient le faire dans des conditions correctes à domicile, mais que cela allait "se mettre en place à compter de la période de déconfinement". En attendant, elle attend des instructions nationales.
"Mais c’est inquiétant cette latence pour prendre des décisions alors qu’on est en crise sanitaire, s’alarme cet habitué de la médecine d’urgence", ajoute-t-il. Ici, on craint l’approche du déconfinement, le nombre de cas pourrait alors augmenter.
Ouest France indique que “ni les services de l’ARS, ni ceux de la préfecture, n’avaient répondu lundi après-midi”.