"Ce n'est pas le FN qui se présente, c'est Marine Le Pen", analyse Olivier Mazerolle

REPLAY - LE MAG POL - Face à l'émergence de courants au FN, la présidente change de stratégie afin d'élargir son électorat.

Marine Le Pen le 9 décembre 2016 à Paris.

Crédit : CHAMUSSY/SIPA

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Elle s'est clairement opposée à sa nièce Marion Maréchal-Le-Pen sur l'arrêt du remboursement de l'IVG. À quatre mois et demi du premier tour de la présidentielle, Marine Le Pen adopte une ligne plus sociale, moins sociétale, plus ouverte aux femmes afin d'élargir son électorat. Pour Christophe Jakubyszyn (TF1-LCI), la présidente du Front national calque sa stratégie sur la tendance actuelle dans les pays européens : le populisme. "Elle nous l'a dit après l'émission : il y a 80% de nouveaux adhérents depuis 2010. Elle pense que ces électeurs sont positionnés sur ces thématiques finalement plus à gauche et que pour gagner, elle doit être sur ce positionnement-là."

L'insécurité culturelle et l'insécurité économique sont les deux craintes majeures des Européens d'après Alexis Brézet. Le journaliste du Figaro estime que "ces deux angoisses sont fondamentales : l'aspect humain, l'immigration, l'aspect économique, le grand marché. Après tout est une question de dosage : il ne faut pas aller trop loin d'un côté parce qu'à ce moment-là on devient Parti de gauche, il ne faut pas (non plus) tomber trop du côté du conservatisme parce que les classes populaires disent : 'Mais qu'est-ce que c'est que ces réacs bourgeois, on n'en veut pas'. Il faut donc incarner la synthèse. C'est toute la difficulté de Marine Le Pen".

Marine Le Pen est toutefois confrontée à l'émergence de deux lignes pilotées par Florian Philippot et Marion Maréchal-Le Pen. Pour Olivier Mazerolle, la candidate, qui ne veut pas trancher, a trouvé une alternative. "Elle a décidé que c'était elle qui se présentait, ce n'est pas le parti qui se présente, c'est elle. Elle prend d'une certaine manière ses distances. Elle dit : 'C'est mon programme. Je suis soutenue par le Front national, mais c'est moi qui me présente'. Elle a rappelé sur l'IVG qu'elle avait fait une concession en 2012 et qu'elle le regrette aujourd'hui. Vous avez devant vous la vraie Marine Le Pen, celle qui se présente avec ses idées, ses convictions. Point barre : c'est moi qui décide."

Primaire de la gauche : Laurence Rossignol a refusé d'être candidate

Le dernier délai pour se présenter à la primaire de la gauche est fixé au jeudi 15 décembre. Et les sollicitations ont été multiples. Même la ministre des Familles, Laurence Rossignol, en a reçu de ses soutiens socialistes de l'Oise, sa terre d'élection, pour l'inciter à se présenter. La ministre y a été très sensible, elle leur a dit merci mais elle a décliné. Laurence Rossignol a finalement décidé d'apporter son soutien à Manuel Valls.

Arnaud Montebourg : "J'ai un boulevard devant moi"

Arnaud Montebourg est confiant pour la primaire. Malgré les sondages qui le placent derrière Manuel Valls, l'ancien ministre de l'Économie ne craint pas l'ex-premier ministre. "J'ai un boulevard devant moi", a-t-il confié à un ministre. L'ancien ministre est convaincu qu'il peut battre Manuel Valls. Mais un élu qui le connaît bien ironise : "Avec Montebourg, il y a toujours un gros caillou qui s'invite sur la voie royale et le carrosse se renverse." On sera fixé en janvier.

Le renoncement de Hollande en a surpris plus d'un dans son camp

François Rebsamen est le premier surpris. Le maire de Dijon, un ami du chef de l'État, était convaincu qu'il briguerait un second mandat pour une simple et bonne raison : François Hollande avait entrepris un régime depuis trois semaines. François Rebsamen y a vu un signe d'une candidature à venir. Loupé ! Les apparences sont parfois trompeuses.

Fillon continue à constituer son équipe

Le candidat de la droite à l'élection présidentielle poursuit la formation de son équipe de campagne. Il s'entoure de proches de Bruno Le Maire. Sébastien Lecornu devient directeur de campagne adjoint. Pour le service de presse, c'est Dimitri Lucas qui devrait rejoindre l'équipe de François Fillon : un pro de la communication qui était à l'Élysée sous Nicolas Sarkozy.